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LafilledejaneEyre

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Création : 11/10/2011 à 15:12 Mise à jour : 03/08/2015 à 06:21

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4 articles taggés société

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Ce blog, je le conçois un peu un journal intime pas si privé que ça, où se battent en duel trois lecteurs indifférents, qui viennent ici juste parce que je suis passée sur le leur, pour me dire à la fin d'un article qui n'a rien à voir, en version copié/collé, on gère la « com », un merci « trop beau ton blog ». ( ???) J'erre de ci de là via ce compte, et souvent je m'amuse beaucoup, ça me fait décrocher de la réalité. J'ai vu de ces trucs sur le net ! Autant ma démarche d'écrire ma petite vie, et mes petits poèmes à la con font bien comportement d'étudiant bourgeois,  ce qui n'est pas une victoire,  autant je suis tombée sur des petits bordels en photos, de petites putes pas encore majeures,  des clones, du « moi je » sans profondeur, sans volonté de creuser, de se distinguer, en somme beaucoup de médiocrité.  J'ai réellement halluciné, par rapport aux profils des moins de 18 ans. Sans rire, comment c'est arrivé, se sont-elles concertées ? « Hé les filles d'ici l'année prochaine, on se fait toute avec la mèche sur le côté, on porte des jeans slim/slip, on parle de notre dernier i-pod et on adule Lady Gaga, pour les plus hardies, on porte le mini short par-dessus le collant histoire de bien faire pouffe, et de se prendre pour des stars. »  Enfin ça , c'est du côté des pétasses, le premier genre de clone que j'appellerai ici Prototype Mini Pute.  Star d'ailleurs, je n'emploie vraiment pas ce mot au hasard, toutes veulent exister dans un rôle, aussi élaboré que pour une comédie sentimentale américaine, elles remplissent des fiches où s'alignent mille questions du genre « ton plat préféré », « as-tu déjà.. » et elles exposent la réponse, banalement, comme si s'exposer en produit était le comble du raffinement.  A savoir que dans leurs défauts, elles sont généralement « folles » lol « gourmande » et «  chieuse ». Je savais qu'ils n'auraient pas dû ouvrir les asiles, et créer ces foutus pépitos. Elles prennent des photos d'elles en bikini, (tout mini, tout rikiki bikini..) avec une Duke Face vulgaire,  affichent des photos de leurs mecs qu'elles embrassent, en commentant d'un «  je l'aime trop ça fait deux mois. Il est mon tout, mon essentiel, mon orchidée sauvage (où je sais quel essai d'originalité râté). Et rajoutent un JEUX THEME lol, histoire de bien montrer qu'elles s'y connaissent en orthographe (euh..) » D'ailleurs, en parlant d'essai râté, elles se donnent toujours de petits surnoms ridicules, et on entend presque leurs voix niaises et agaçantes les crier quand on les lit.  Elles foutent sur dix pages les photos de leurs ami(e)s (Ma chewie et Castor), parfois avec un minimum de goût, écrivent avec plein de couleurs et d'arabesques l'énumération laborieuse de tous leurs délires, en classe, aux chiottes, et aux soirées.  On est arrivé au comble de la personnalité sociale, obligée jusque dans sa créativité, dans son désir d'identification, de brosser le poil des autres, et se faire aimer par la flatterie.  Entre deux articles, elles incorporent un clip musical, souvent quelque chose de connu, de « in », que ses ami( e) commenteront plein de fois juste pour signifier qu'elles adorent aussi cette chanson. Oui oui en effet, la mode sur les blogs, c'est d'avoir une centaine de commentaires (ou plus) à chaque article, pour gueuler « hé mâtez moi je suis bonne et populaire ! », et donc quand les prototypes mini pute se parlent sur skyrock, faut toujours qu'elles morcellent leurs phrases de façon à rendre tout plein de commentaires. « What the fuck ? » Bon passons sur ces meufs, je sais pas pourquoi je perds mon temps à m'enrager sur elles, de toute façon je suis pathétique, je n'ai qu'un seul fan !

Mais cela est en train de changer mes chers car, j'ai démarré depuis quelques jours une campagne à la mode présidentielle pour récupérer des voix et des commentaires. Allez moi aussi je me fixe des objectifs ! L'Elysée, Matignon, Solférino...Mélinda LeMaître ! Je le sens bien, je l'sens bien, je l'sens bien ! Déjà, premier point, je critique ouvertement les autres blogs, en déclarant d'un ton pédant qu'ils ne servent à rien, qu'ils s'orientent vers des temples erreurs et de décadence, ne mettent en exergue que des pensées bling bling ou démago/l'instit, je n'hésite pas à me montrer pseudo franche pour cacher des putains d'insultes. Le sourire est primordial, je m'entraîne une heure par jour à l'art du smiley ; Le truc, si je peux me la jouer pro de la com', c'est d'aller sur tous les blogs que tu trouves, les apprécier, leur trouver toujours et coûte que coûte quelque chose, admirer la photo du chat, poser des question aux fabophiles, la carrière de Frédéric François ou même « Mais tu l'as acheté où cette robe ? » . Les meilleures prises se font chez les Prototype BoBo Pute, dont j'aimerais écrire quelques lignes car elles sont mon public, et par conséquent leur voue une « amitié vaniteuse. »
Mots clés : Fuck, Liberté, Utopie, Moi, Moi, Re-moi et mes copines
Je ne sais pas si vous les avez croisées ? Question rhétorique, elles sont partout, et je mettrais leur évolution démographique en rapport avec celle observée sur les crocodiles marins par les océanographes, dans les zones indo-chinoises. Le prototype Bobo Pute est assez facile à cerner, toi-même si tu ne te sens pas de projets dans la vie, je t'invite à les suivre, leur innocence bétasse et leur conviction d'être géniales semblent les rendre intrinsèquement heureuses. Déjà, observons que la mode est aux fleurs, au pastel, aux gifs animés de mots jeunes et engagés « Amour », « Idéalisme », « Utopie », « Merde ». Elles écrivent souvent avec une police qui fait manuscrite, parce que c'est joli. (Je ne suis pas Pierre Bourdieu les mecs, faut pas me demander non plus une analyse sociologique très poussée) Les illustrations, elles les tirent de Cosmo, Madame Figaro, ou de leur propre travail : Des champs de fleurs, elles les bras écartés vers le ciel dans ce même champs, des pépettes accablées de chagrin pleurant sur un banc, des visages tristes bouleversés de sentiments profonds, des neuneus qui se bécotent en slip culotte ou mini short ça revient au même, des soleils couchants, des adolescents s'embrassant devant ce même soleil, elles faisant les pitres dans des robes à fleurs style années 20/30 (faut rester dans le bon ton), elles sautant gaiment dans les vagues pendant leurs vacances à la Rochelle, elles et ses ami( e)s pendant des soirées, en mode on se déguise on est trop drôles, elles clichés photomaton, elles grimaces mignonnes, elles petites culottes je suis plus provoc que Gainsbourg, elles...Attention un crocodile marin ! ... Niveau bouille, elles ont souvent les joues maquillées comme un jour de carnaval ou d'Halloween, avec des petites moustaches rouges ou noires de chatons « trop kawai » , elles font les gros yeux, (genre je suis sexy femme/enfant) ont piqué pour certaines la duck face de Britney Spears, et vénèrent les boutiques de fringues « chics », « fashions », «inabordables pour un portefeuille lambda ». Y a toujours sur un article une photo ou illustration avec une bouteille de champagne, tu sais pas ce qu'elle fout là au début, t'es perplexe, tu penses à Noël, à la Saint Sylvestre, aux dates d'anniversaire, mais les publications ne collent pas nécessairement avec ces évènements : te reviens alors en mémoire la chanson « C'est pour la bourgeoisie qui boit du champagne » qui t'a cassé les burnes pendant tout un été. Bingo, tu réalises que ce morceau a dû être apprécié de cette partie-là de la population. .. C'est tendance ! Dans certains contextes, ce sont donc elles et la bouteille de champagne dont elles viennent d'asperger la foule d'amis, dont le message s'interprète ainsi : Je suis riche, je peux gâcher du champagne et me fendre la gueule avec mes potes. Quand il s'agit d'un montage, ou d'une photo piquée sur deviantart, ça signifie : J'ai pas les thunes pour le faire, mais mon rêve de petite fille, c'est de devenir une grosse riche prétentieuse pour faire pareil qu'elles. Petite aparté les demoiselles! Un "Le saviez-vous" version pamphlet ! Saviez vous que le keffieh que vous montrez partout, sous toutes les couleurs et toutes les coutures, est à la base un symbole politique et religieux autour duquel se sont noués des drames? déclaré de l'engagement? provoqué des morts? Non, je ne crois pas, fin de l'aparté.
Leurs cheveux sont si propres qu'ils semblent être avoir été vernis par un assistant technique de Bricomarché, elles aiment l'eye liner car Miley Circus « adore trop », mais la tendance 2011, c'est les dix mille couches papillon arc en ciel de fard à paupières, pour moi qui fait grosse pute, pour elles, Camilla Jordana. Comme le prototype mini pute, elles kiffent les mèches et les franges, mais attention, ça doit faire bourgeois bohème, pas populo, alors on se rajoute le petit bandeau tressé Rambonette qui pare le front 30 euros chez Zara, les boucles d'oreilles ethniques 40 euros Cache Cache, et on met bien en évidence son petit sac Dolce Gabanna, le petit détail qui attire exponentiellement la jalousie des autres, et leurs commentaires bienveillants. Elles n'hésitent pas à parler de leurs cours, ou ont eu généralement le bac, poursuivent des études ci et là, comme les miss France ça ne dépasse généralement pas la première année(elles ont tendance à le dire, tu comprends en plus d'être jolies, elles sont intelligentes ou du moins socio-culturellement au dessus de la moyenne) ce qui leur permet d'enrichir leurs légendes photos de phrases de plus de deux mots. Parfois elles n'en font pas l'effort, elles préfèrent piquer des citations à Marc Levy, Guillaume Musso, ou des bouts de dialogues de leurs films fétiches, genre Polly et Moi, Sex in the City, Les petits Mouchoirs, ou les films de Godard. Entre nous, elles ont une telle volonté que l'esthétique, le beau, le Bourgeois style les définisse, qu'on ne peut pas cracher sur la présentation, c'est toujours « so glam' », très mignon, y a rien qui dépasse.
Cette connaissance approfondie, savante de la langue française, elles s'en servent sinon, pour écrire de magnifiques et proprets textes en prose sur l'amour, la solitude, les promenades dans Paris, le shopping, en ponctuant le tout de longs et niais aphorismes sur la tolérance, du genre : me juge pas, fuck, je suis libre de faire ce que je veux na ! En outre, j'aimerais noter leur amour inconditionnel pour le franglish et les néologismes. Je ne sais pas, peut-être sont-elles munies d'un radar commun, il n'empêche qu'elles adorent récupérer les tournures de première page magazine, les concepts tendances, parfaitement snobs, tout en se fondant à la masse, en marquant « I love you mon coeur» comme un sixième lambda heureux de savoir dire je t'aime en anglais, ou bien en se confondant dans un mélodrame universel, misérable et pathétique. Car oui, le Prototype Bobo Pute est consciente grâce à Glee et Desperate Housewife, de comprendre que la richesse ne fait pas le bonheur, et que pour compenser le fait de pouvoir s'acheter des lunettes Rayban elles se doivent de penser un peu à l'horreur de la société. Alors elles foutent quelques citations de Gandhi, montrent à outrance que leur c½ur est aussi fragile que celui des autres, parlent parfois en une phrase type de l'Afrique ou des pauvres, tout ça écrit en Rose, avec des paillettes, pour pas miner le moral. Alors elles établissent des listes de choses à faire, entre égoïsme et réputation : écrire plus souvent, se faire des amis, acheter le dernier album de Saez, voir des films, profiter de la vie. Au final, tout ça, tous ces textes, ces fioritures, ces photos dans la nature, ou en société ne sont que des miroirs illusoires qui les reflètent comme des personnes sensibles, amicales, créatives, et artistiques : cependant, dans le fond, ce sont de mini poupées parfaites à l'image pour un grossier bout de plastique derrière l'écran.


(haha.)
 



Bon sinon, j'ai remarqué un autre type de secte, où je vais englober largement, tous les blogs d'écriture, de citations, de fiction, et de critiques de livre. Je nommerai ce Prototype Mini Marc Levy. J'en fais plus ou moins partie, à ceux qui pourraient être vexés par mes propos, entendez le bien, je souffre aussi.  Alors là pour reprendre, on arrive au paroxysme des prétentions pitoyables, du roman de gare élu, et  des «  plagiats » quand même mauvais à lire. J'ai essayé réellement, de lire tous les articles des blogs que j'ai visité, mais sincèrement, au bout du dixième blog où tu entends le même genre d'idées, dits plus ou moins de la même façon, t'as l'impression de te cogner la tête contre une porte fenêtre et de recommencer plus fort, histoire de voir si ça fait toujours aussi mal. Pourquoi vous parlez tous de vampires, de Japon et d'émos, collégiennes et de meurtre/suicide/dépression/je me pends.com .  Faisons un petit topo superficiel des différents courants artistiques du net skyrock, histoire que vous compreniez combien tout ceci est affligeant, plutôt que de me perdre dans un pamphlet médiocre.
 
I/ Les romans sur les vampires. (mots clés : fantastique, Amour, peau qui brille)
Inutile de vous parler de Twillight, je crois qu'on en a tous failli avoir une crise d'apoplexie à cause du cri strident des pucelles (j'emploie un mot peu courant pour faire genre je suis cultivée) devant les photos de Pattinson .(dîtes le avec l'accent français, et osez me dire que ce n'est pas mignon) Nous pouvions penser (je l'avais espéré) qu'elles iraient toutes se faire piétiner devant l'entrée des cinémas, mais non, les fans de Twillight ont survécu, et comme les virus se sont endurcies, résistent à la molécule du sens critique et ne vivent à présent que pour coloniser l'ensemble des sphères littéraires virtuelles. Bella/Barbara/Médor est jeune et jolie, mais elle a un côté très sombre en elle, les garçons de son âge ne lui plaisent pas, elle est perdue dans son c½ur et dans sa vie. Attendez je vais chercher un mouchoir, la compassion me bouleverse.  Elle sent la rose des matins d'été, est considérée comme plus jolie que les autres nanas,  parce qu'elle est plus qu'un physique, cette nana elle se prend pas la tête, elle est du genre « jean taille 36, promotion 30% taille basse » et petit top sans prétention mais de bon goût. D'ailleurs ses « ami( e ) s » toujours peu nombreux, parce qu'il faut déjà pas trop de personnages, et qu'ensuite madame ne s'entoure que du « top » lui répètent sans arrêt combien elle est formidable. Eux en général, ce sont des bizus ou des rockeurs incompris, piercing au téton, lecture de grimoires magiques le soir. Des personnages secondaires, que l'écrivain type de blog, un brin paresseux va finalement peu exploiter, approfondir : en gros, les amis sont toujours de bons clichés sur pattes, même ce récurrent ami garçon, romantique et concon, brave par bêtise, amoureux de l'héroïne sans oser lui dire. Ensuite, l'élément perturbateur, c'est régulièrement une « rencontre » avec « the mec ».(  L'expression the mec, me vient d'une envie de foutage de gueule,de tous ces auteurs amateurs de franglish dans leurs textes . Sérieux « i love you trop », c'est pas adorable, ça fait pitié).  The mec, il est mystérieux, taciturne, il semble cacher de douloureux souvenirs, (pas le genre Dédé 40 ans chez l'assistance sociale parlant de son chômage, non, le genre je suis trop parfait, ce monde pourtant m'abime)  et sa personnalité dark  fait écho  à la personnalité profonde de l'héroïne, qui se sent d'un coup comme en présence de son âme s½ur.  En gros tu mets un mec sous opium, un autre sous cannabis, ça va les faire rire d'être défoncés, et vont se croire les meilleurs amis du monde.  Enfin bref, je dois être une vieille conne qui ne comprend plus rien à la chimie des corps. Ensuite, la nana découvre que ce mec a des problèmes,  de fait c'est un vampire ou un loup garou ou un troll on s'en fou, et il est poursuivi soit par une secte vampire, soit par son pire ennemi, soit par les hommes, elle décide de l'aider.  Continuellement dans le texte, d'intenses et pures réflexions donnent du relief à l'histoire du genre : C'est un vampire mais c'est horrible ! Mais non je l'aime, suis-je normale ? – J'aime un vampire mais y a aussi un loup garou qui me branche depuis quelques temps. Lequel choisir ? -  Suis-je un ange ou un démon ? .  Seigneur Dieu.
Enfin, ces blogs sont organisés par chapitres, assez bien ordonnés d'ailleurs, dans un décor vite fait gothique, où ils s'apprécient tous mutuellement, (contrairement au Prototype mini pute d'ailleurs qui vit pour  la compétitivité) afin de former une communauté qui se rejoint dans des groupes, un mouvement. On les voit se piquer des images, et les mêmes polices  d'écriture.
 
II/ Les blogs j'adore le Japon  et je suis un émo. (mots clés: Japon, Tokyo, Fiction)

Pour commencer, il faut savoir que les blogs d'écriture inspirés par le Japon se font appeler Fictions, mais dans cette catégorie, on retrouve aussi des fictions qui s'inspirent de séries, de textes antérieurs, ou simplement de sujets « plus ou moins personnels ». Je n'ai envie de parler que des fictions japonaises, de leurs créateurs (généralement créatrices) qui m'exaspèrent davantage puis après nous passerons à leurs potes les émos. Dans cette première partie, je n'englobe pas les fans de mangas, qui dessinent ou partagent leurs goûts, - à la limite, à regret, je dois avouer qu'il en faut pour tous les goûts-, non, pour moi le sujet cerné est ce type de blogs illustrés d'images manga, de leurs créatrices habillées en putes colorées et où se trouvent des histoires d'amour gnangnan transposées dans un univers pseudo Japonais.
Visuellement ce qui frappe, ce sont les petits détails artistiques bonus :
- Le profil ? Mille photos sous tous les angles de la ou des créatrices en tenue sexy pseudo originales inspirées des mangas. En somme, on porte un déguisement d'infirmière acheté sur ebay dans la rubrique sexshop à 80 euros, une tenue de geisha mini mini, une fleur dans les cheveux, voire on se fout à poil avec une mine orgasmique mais avec un flou mystérieux auxquels sont accompagnés des commentaires masculins plein de bave et d'obséquiosité.
-Un pseudo japonais "Sakura, Sasaki, Putaki" en caractères japonais, issu d'une longue année d'étude en japonais non validée généralement, qui tient plus d'une traduction google que du travail d'un philologue en herbe.
- Le blog ? des « gifs animés » de chats ou de petites japonaises souriantes. ( C'est pas cher, c'est petit, ça clignote partout )
- Une police d'écriture colorée, qui pique les yeux, qui broie le cerveau : attention c'est une astuce ! De cette manière, le lecteur lambda ne lira pas les articles et ne se rendra pas compte de la connerie qui y est écrite, il se focalisera ainsi sur les photos suggestives qui le rendront fan du blog. Il écrira des commentaires neuneus du type: ouaiis vas y je comprends trop ta souffrance, moi aussi j'adore le Japon, le sexe et les anti dépresseurs. A savoir, ces commentaires les filles ne sont pas sincères, je vous rappelle que leur intérêt est de vous baiser.
- Mais il y aura aussi des duck face avec des oreilles de chat à 20 euros car ça fait moins conformiste.
- Des photos promotionelles des boysband japonais où l'on voit Toto San torse nu et son pote androgyne dans une position suggestive, parce que l'homosexualité tu vois, c'est trop "in".
-Enfin, d'autres photos des intéressées sous d'autres angles, accompagnant des bribes d'histoires fictionnelles, des citations (décousues et généralement issues de textes en anglais...va savoir pourquoi, la french touch fait ringarde au pays des Samourais ) ou encore des récits absolument bouleversants de leurs états d'âme. Moi, j'ai pris la peine de les lire, copiant/collant ces textes sur mon propre logiciel (triste et conformiste) et je vous l'assure, ça faut le déplacement !
Bref, passons, je suis peut être incapable de comprendre l'élégance ultime au pays de Totoro. Je l'avoue, je n'ai pas lu plus de deux fictions japonaises, mais je crois qu'une seule m'aurait amplement suffit. Vous pouvez me dire à présent que mon avis ne peut pas être très éclairé vu ce manque d'expérience mais tant pis, j'ai envi d'être rageuse ce soir.
Totokiri, est une jeune fille qui aime lire et passer son temps à rêver dans les nuages, elle a de la poésie en elle Totokiri, et aussi, y a ce gars dans sa classe qui semble partager le même univers. Il regarde toujours par la fenêtre quand ils sont en cours. « Chouette s'écrit Totokiri en plissant grave les yeux et souriant à outrance, -je vais discuter avec lui et nous nous aimerons tendrement ! » Totokiri et « ce gars » commencent à discuter, « chouette-gueule Totokiri, nous aimons les mêmes livres, la même musique, et c'est un garçon sensible, que nous sommes heureux ! ». Après plusieurs scènes de cul sans tabous, quelques scènes pseudo poétiques où tu vois les personnages voler dans les airs avec des fleurs et des poneys, il y a.... J'aimerais dire qu'il y a un « après », mais non, l'ensemble de ces histoires d'amour se résume à ça. Je veux dire c'est bien simple, y a au moins cinq chapitres qui retranscrivent les discussions ennuyeuses et tendres des deux lolos, devant des couchers de soleil. « Moi aussi je kiffe trop les étoiles, putain on a tellement de points communs ! »
Une fois la lecture achevée, complètement assommé, on se rend sur les pages de profils, et on trouve -ENCORE- des photos de nénettes aux cheveux colorés ou noir asiatique, habillées en princesse corset mini jupe, frange droite, qui se prennent pour Sailor Moon. Elles aiment le rock japonais, adorent les mangas, et rêveraient d'aller au Japon. Y a parfois des photos de la Japon Expo et des photos de Final Fantasy VIII. Les mecs eux, ils ont du gel dans les cheveux, ils s'habillent en chemise slim veste, et se disent romantiques.
Les fans du Japon sont amis avec les émos, qui aiment bien leur style, et partagent le même goût du Japon. Les émos, ils écrivent en version « street », beaucoup de simplicité mais du style, ils font blasés, s'habillent dans un mix David Bowie Tokyo Hotel. Ils portent des regards indifférents sur la société, se disent apolitiques (ils écoutent du punk !)et leurs blogs sont fondés sur l'élection de leur propre moi, purulent d'égocentrisme. En gros, « moi aussi j'ai des problèmes tu peux pas comprendre ! Je baise je bois je fume pour oublier, je suis un peu un poète maudit –même si j'ai un toit au dessus de la tête, une connexion internet, le temps d'écrire des conneries ».




III/. Les blogs de dépressifs. (mots clés: désespoir, dark, tristesse, noir(e) )
Je sais pas pourquoi mais soit la poésie rend dépressif soit le poète est dépressif par nature, parce que tous les blogs du Prototype J'vais me pendre contiennent à un moment ou à un autre, un poème sur la mort, la rupture ou Dieu. Généralement j'ose le dire, ça ne vole pas haut. Par exemple, au sujet de la mort y aurait beaucoup à dire, à questionner, mais dans les poèmes, ça reste descriptif, mythologique j'ai envi de dire, car y a une volonté de pas sortir des symboles éculés. Des fantômes, des pendus, des tourments, des envies de suicide, des tombes, des églises...blabla ou encore pour l'amour, de l'absolu, de la redite, de la fausse sensiblerie. On sent que ce n'est pas d'expérience, ce n'est pas sincère, c'est écrire pour écrire, parce que les autres écrivent.   Y a des tombes à gauche, des douleurs à droite, vers le centre on trouve des espérances déçues, de la solitude dans un tout constellé de clichés, de schémas simplistes, et d'imbécile individualisme.  Y a beaucoup de photos piquées sur Deviantart, où on voit des nanas avec des ombrelles, habillées en noir, dans des cimetières, avec des cutters ensanglantés, ou dans une nuit ténébreuse. Beaucoup d'images de pendus, de prostituées grind, d'arbres squelettiques. Y a des articles sur les groupes qu'ils adorent, ils recherchent toujours le groupe le plus underground possible pour ceux qui font de la musique, et les plus connues pour ceux qui manquent d'amis. Leurs amis « photographes » les prennent en photo aussi, presque du même au même avec les photos prises sur d'autres sites , mêmes mimiques d'expression dramatique ou aliénée, même teint pâle, même « gothisme ».
 
 
Je réalise qu'il y aurait tant d'autres types de blogs à critiquer, à résumer  tellement les gens aujourd'hui sont facilement catégorisables. Prenez pas ça pour de la pédanterie, mais entre nous, ne faudrait-il pas se remettre en question ? Si quelqu'un prend la peine de me lire, et qu'il est un minimum polémiqueur, il pourra très facilement me renvoyer certains arguments à la gueule, et pour qu'il ne s'énerve pas en vain, j'avoue à l'avance qu'il aurait en plusieurs sens, raison.  Je m'en fou, mon blog n'existe que pour dire vraiment ce que je pense, je ne peux pas recevoir de vrais cailloux. Quelle lâcheté ! Bah, qu'importe, je n'ai pas d'autres prétentions à ce sujet, les paillettes c'est pour les mômes, et les projecteurs pour les comédiens. 
 




Tags : blogs, critique, vampire, émo, gothique, dépressif, poésie, prétention, société, Conceptions et visions personnelles, Second Degrès, medium_halsmandali, La vache qui rit, Dali, Salvador Dali
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#Posté le jeudi 03 novembre 2011 17:18

Modifié le samedi 04 mai 2013 08:58


Il portait un chapeau melon, des bottes de cuir et faisait des claquettes dans le métro. C'était un homme grand qui dominait généralement tout le monde, et dont le crâne frôlait souvent les plafonds. Y avait une lune peinte sur son visage, celle d'un sourire d'affiche, qu'il tendait à ce trou paumé de Paris, où les murs résonnaient aux grondements des wagons et ceux du creux de son estomac. Il avait le teint maquillé par les ombres des passants, celles des gros notaires, des longues femmes noires, ou celle de cette fille calme, détachée qui ne lui a pas adressé le moindre regard, presque d'ailleurs comme tous les autres. Pourtant, on ne pouvait que le voir, et que l'entendre, il était le seul dans la foule à bouger et vivre différemment. Oui, j'ai une profonde d'admiration pour ceux qui ont choisi ce type d'existence d'artiste indépendant, ou ceux qui ont trouvé dans l'art, un désir de trimer, l'espoir et un regain de fierté. Il faut beaucoup d'humilité, de patience et de travail, pour essayer de vivre de sa créativité, supporter les périodes de vide, l'indifférence, les fins de mois très difficiles, ou même simplement ne pas avoir à croûter. C'est pourquoi, quand je vois tous ces personnes qui ignorent consciemment et ostensiblement ces gens de la rue, j'ai une sorte de mépris pour eux, car ils agissent pour moi dans le cadre d'une politique actuelle de déshumanisation des rapports humains, et des valeurs morales. Et pour moi, dès le moment où on se met à devenir indifférent à la misère, on finit par l'oublier, et ne plus être apte à la moindre compassion, remise en question. Le monde n'est pas rose, mais se cacher dans une bulle pour ne pas le connaître, par peur de sombrer c'est se refuser d'avoir en tête le prix des choses, de trouver l'essentiel. Je comprends que les gens soient assommés par la peur, du fait de l'accroissement des agressions, des vols, de l'insécurité ambiante, mais une réalité globale, fondée sur le spectaculaire et des chiffres polémiques, ne pourra jamais remplacer sa propre expérience. Je crois que la misère aujourd'hui nous est présentée comme une sorte de damnation. Ce n'est même pas qu'on ne peut plus la regarder en face parce que l'ignorance fait intrinsèquement peur à l'humain, c'est qu'il est interdit de le faire parce que la société condamne toujours un peu plus, ceux qui ne savent pas s'y adapter. On cible, on taxe, on méprise, on catégorise, on hiérarchise. La misère fait peur, elle pourrait nous contaminer, nous agresser, nous arriver, et en plus, par un système hiérarchisant les différentes couches sociales, les ethnies, les groupes, nous en venons à considérer les pauvres ou les trop marginaux comme des intouchables.



On fait croire aux gens que l'orgueil, l'égo est au centre de tout, que le briser, le fissurer d'à peine quelques centimètres est un drame, une horreur, une chute libre. Alors les gens se confortent dans leurs illusions, placent trop d'estime sur eux même, et par là même, la plus petite douleur devient il est vrai atroce. Les gamines veulent se suicider parce qu'on les trouve trop grosses, ou d'autres se désespèrent quand un misérable inconnu les trouvent nulles. Je comprends les adolescents qui pleurent en écoutant du Noir Désir, parce que leur émoi dû à leur recherche identitaire rend leur égo surpuissant, et le moindre mot, vaporeux et virtuel devient douloureux. Cependant, il faut à un moment ou à un autre, quitter l'adolescence, grandir, mûrir, et au lieu de se croire le centre du monde, partir découvrir le vrai pour ce qu'il est vraiment. Ouvrir les yeux. En se barricadant dans leur propre moi, les gens ne semblent plus avoir le temps de sortir de leur forteresse. Alors, petit conseil, même si je ne suis pas Lao Tseu, prenez le temps de regarder vraiment tout ce qui s'offre à vos yeux, laissez de côté l'indigence de votre vase clôt, et remplissez le des beautés du monde, du sommet de l'Evrest, à cinq minutes dans le métro pour écouter un artiste ;


Tags : métro, artiste de rue, liberté, société, indifférence, Roth ko-Underground-Fantasy-400, Oui moi aussi je me suis mise aux gifs animés et alors?, ;), Photo de Jacques Prévert
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#Posté le mercredi 16 novembre 2011 16:05

Modifié le lundi 28 novembre 2011 09:50



Dans une petite entreprise du nord de la France, pas différente d'une autre, Pierre 43 ans, consultant financier depuis 20 ans vient de se faire virer. Depuis un an, il avait un compte facebook, qu'il consultait en moyenne 20 min par jour, et sur lequel il a eu la bêtise un jour d'écrire : « je m'emmerde » pendant une heure de travail. Son patron l'a vu : « mais t'en veux pas du travail ou quoi ? Mais je rêve ! » il a gueulé devant les collègues, juste pour l'humilier. Il aurait pu se contenter du moment où Pierre a du faire son carton de départ.
Pierre touche le chômage, il passe son temps sur internet à chatter avec des cons, parce que quand il cherche du boulot sur Linkdin, il voit que son patron l'a planté auprès des concurrents. Enfin, à l'autre bout de la France, une entreprise est prête à l'accueillir, elle est moderne, elle favorise les réseaux sociaux et créée des évènements facebook pour les membres de l'entreprise ! Sa femme le quitte, ça fait trop de frais de lâcher la maison comme ça, de se refaire une vie, en plus il y a encore des emprunts à verser.
Pierre 43 ans, divorcé, débarque dans la nouvelle entreprise, il se met célibataire sur facebook, vire les photos de son ancienne vie conjugale, reste juste ami avec ses deux enfants dont il consulte les profils trois fois par jour. On dit à Pierre de créer un blog, d'y mettre ses idées, se montrer nouveau, se montrer entreprenant. « Vous verrez comme vous serez accueilli par vos collègues ! Plus de mille personnes peuvent vous lire par jour!» L'entreprise de Pierre a en effet environ une centaine de sièges partout dans le monde, plus de trois cent mille employés, quelle famille! Pierre se trouve bête, il ne sait pas quoi dire, il ne sait pas penser, les seules choses vraies qu'il peut tirer de son expérience ne peuvent pas se livrer comme des papiers de mouchoir. Alors il s'invente un rôle, des vacances exotiques, un vocabulaire social, un sourire pour la foule, un autre lui civilisé, il se permet de taquiner parfois les collègues, car ceux-ci se targuent d'avoir le sens de l'humour.
Pierrre 45 ans, a rencontré une femme plus jeune que lui via facebook, elle aime les films de Woody Allen, a été en relation libre pendant sept ans, semble préférer le genre de soirées tranquilles entre amis dans un bar, et vote les verts en opinion politique. Lui, il ne marque pas sur son profil qu'il aime les pornos, même si depuis deux ans, c'est à peu près tout ce qu'il regarde, parce qu'entre les infos, les discours des politiques, et les policiers sanglants, il aime pas la télévision d'aujourd'hui. Dans les années 80, y avait les Inconnus et au théâtre ce soir, c'était autre chose qu'il pense, car au moins on s'amusait.

Pierre 47 ans se remarie, il devient beau-père d'une gamine de six ans qui n'aime pas son propre père et qui n'aime pas les enfants de Pierre, même si maintenant ils sont vieux et n'appellent jamais. Pierre regarde moins de pornos, et connait mieux l'étendue de l'½uvre de Woody Allen. Il aime sa femme, même s'ils ne se voient que le soir pour manger puis pour dormir. Parfois, la gamine l'appelle « papa ». Quelques fois, Pierre 48 ans, se rend aux évènements de son entreprise, il y croise Brigitte 30 ans qui se plaint toujours de pas trouver le bon mec, Cyril qui vient de faire son coming-out sur son profil twitter, et la nana un peu boulotte qui dit jamais rien mais que tout le monde connait parce que sur son blog, elle partage sa passion du tricot. Pierre 60 ans fait du bricolage, redonne du neuf à sa maison, tond le gazon, organise des soirées entre amis, se lance dans une collection de baïonnettes et bouquine davantage les articles sur la première guerre mondiale dans le Figaro. Il aime avoir du bon vin dans sa cave, du pâté reflet de France, et quand il a bien bu, se permet de dire ce qu'il pense. Sa nouvelle femme s'indigne avec de grands gestes :"Pierre voyons!"
Pierre 64 ans, à la presque veille de sa retraite se fait virer, il pense que c'est pour pas qu'on lui verse la retraite, il a vu un reportage à ce sujet sur Envoyé Spécial, mais ils disent que non, c'est parce qu'il a discriminé la boulotte sur son blog. En plus, elle est noire, alors forcément lui disent-ils, on peut pas laisser passer ça. « Une blague de très mauvais goût » lui lâche-t-elle au moment du départ. Il la déteste, tout ça c'est sa faute, qu'elle se regarde un peu la bouffeuse de macdo !
Y a la pension de l'ex-femme à payer, les chèques à verser aux enfants, les emprunts à rembourser, la nouvelle femme qui se plaint, la gamine qui le déteste, le chat qu'il faut euthanasier. Pierre larve devant ses écrans toute la journée, et parfois jusqu'à tard le soir: M6, chats politiques, forums, TF1. Sur le net, on le connait sous le pseudo Pierre-13, il aime s'engueuler avec les inconnus, et parler économie comme s'il était un spécialiste. Un jour, il a songé à écrire ses mémoires mais sa femme l'a raillé en lui lâchant un :"tout le monde s'en fou de ta petite vie d'ouvrier!".

Pierre 66 ans, paye comme il peut ses traites avec ce qu'il n'a pas reçu de retraite, plutôt son RSA. La maison est mal entretenue, sa femme continue les gardes de nuit à l'hôpital, elle rentre crevée, mange à peine aux repas mais se bourre de biscuits. Leur intérieur est envahi de posters d'Eddie Mitchell, c'est le seul homme qu'elle estime encore, qui la fait s'évader un peu. Dans sa jeunesse, ses chansons, c'étaient son premier baiser, ses premiers émois. Elle lui sort de temps à autre:"Pierre il faut que ça change tout ça, j'en ai marre, je vais me barrer", mais Pierre lui promet toujours des jours meilleurs, et puis elle de toute façon, a une peur phobique de se retrouver seule alors ça ne casse jamais tout à fait.
A l'heure du souper, Pierre, mangeant sa pizza froide, ou son plat surgelé réchauffé, aprèsl'unième gorgée de bière, regarde sur son écran plasma les différentes campagnes présidentielles, il pense que son choix est important. Il est capable de répéter brillamment les arguments et contre-arguments de tous les candidats, et reste persuadé qu'il s'agit là de sa propre réflexion. Pierre, aux prochaines présidentielles, votera probablement Fn, parce que le grand système lui a écrasé les pieds trop longtemps, tout en lui faisant croire qu'il était Unique, indépendant et libre. Il se rend compte aujourd'hui qu'il ne l'est pas, et que tant qu'il le croyait il avait été heureux. Alors au lieu de taper contre le grand système qui l'a manipulé, il va se lancer dans une croisade, contre ceux qui lui ont volé cette place dans une vie d'illusions. Il met j'aime à la page du front national, commente les actualités du parti, traîne sur youtube pour trouver des vidéos de Marine Lepen. Pierre sera peut être d'autant plus féroce dans ses opinions, qu'il sait au fond de lui, dans son insignifiance, qu'en tapant sur les minorités, faibles, sans moyen de se défendre, il est plus facile de gagner. Et il faut comprendre, que dans une vie d'échecs, le désir fanatique de briller un peu, d'exister enfin, n'est blâmable que si on a connu le même genre d'existence. C'est pourquoi, quand je vois Pierre, 67 ans, harassé par la vie, fatigué du Système, mettre son papier dans l'urne, je n'ai pas moins foi en l'Humanité, mais j'ai en revanche plus de rage contre la Société.


Tags : société, texte, Conceptions et visions personnelles, pauvreté, facebook, réseaux sociaux, twitter
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#Posté le jeudi 10 novembre 2011 17:05

Modifié le lundi 28 novembre 2011 09:51

 
Je nous découvre comme une génération pourrie, sans repères, sans idéal.  Une jeunesse de matières et de badges, de listes de goûts et de photos conformes. On vit dans une société qui nous prive de rêves et de projets, et nous avançons à pas militaires, vers cette grosse machine qui nous formate, vers des buts nommés, administrés. On nous balance des concepts genre liberté, créativité, égalité, tout comme si c'étaient des trésors, mais lorsqu'un individu tente de se les approprier, il devient marginal, exclu, le bec dans l'eau.  Ainsi je me rappelle d'avoir étudié Voltaire, l'engagement contre le despotisme, et avoir été mal traitée de parler politique actuelle dans une copie. Je me souviens avoir lu Huysmans, et avoir été moquée lorsque j'ai voulu m'habiller en dehors des normes esthétiques de notre époque. Tout le monde a connu ce genre de peine dans différents contextes.  Je voudrais voyager, vivre libre, tout lâcher, mais ma condition, la peur du chômage, l'échéance des études, leurs prix, m'en empêchent. Si l'on choisit de faire l'expérience d'une vie originale, il faut être conscient que la société ne se privera pas de nous abandonner, de nous considérer comme inutiles voire comme un soldat qui aurait décidé de se couper un bras pour ne pas combattre. « Tu vas râter ta vie » dans le langage populaire d'aujourd'hui, ne signifie pas qu'on échoue d'un point de vue éthique, simplement,  qu'on ne réussit pas à s'inscrire dans un rôle sociétaire. Ainsi, même dans nos films, les héros marginaux, les bizarres, les originaux, ne vont pas détruire la société, lutter contre elle ou la quitter, ils vont chercher en eux même ce qu'ils peuvent lui apporter, à la limite la forger par leur propre personnalité. Je veux dire, on est vraiment loin des anciens romans d'aventure, où le « héros » cherchait avant tout ses propres intérêts, à vivre selon ses goûts, en rusant pour ne pas se faire arrêter. Je pense notamment à Casanova, (1) dont j'ai lu les Mémoires récemment. Ce cher monsieur est pervers, pédophile, escroc, évadé de prison, et jamais il ne se justifie, se remet en question, il ne vit que pour l'excitation et ses propres désirs. Aujourd'hui, même dans les romans pornographiques, le narrateur explique pourquoi il en est arrivé là, pourquoi il a besoin d'écrire :  « pour se faire comprendre », en somme pour être accepté, pour rendre « normal » ou « dans la norme » ses agissements ou ses pensées. On veut légitimer, légaliser tout travers, toute originalité, par crainte d'être exclus.   La première lecture de ce genre d'histoires d'aventures d'aujourd'hui pourrait faire penser que le mouvement de pensées actuelles désire favoriser la créativité, rendre « public » le nouveau cependant je crois que la créativité sert ici surtout au pragmatisme culturel. L'individu doit trouver une utilité à son génie, pour les autres, pour les aider, pour servir. Or, si l'art est un engagement, pourquoi serait il nécessairement au service des hommes, de leur distraction ou soumis à une activité communautaire ? Pourquoi de l'art dans les métros ? Dans les publicités ? Dans l'individualisme ? Dans les blogs ? Partout, par chacun, pour tous ? L'art n'est pas intrinsèquement ici pour être le miroir du génie humain, ou du génie de nos égos, il est.
 
En me promenant de blogs en blogs, certains soirs, je suis frappée de constater qu'il y a souvent, cycliquement le même message traversant les textes, un besoin de reconnaissance, d'attention, une envie d'exister pour un impossible bonheur. Ce bonheur n'est jamais décrit, il n'est jamais remis en question, il est un mot libre et vide, comme un ballon qu'on jette au vent. Il semble être synonyme d'une volonté de se démarquer, d'une envie de servir quelque chose de PLUS GRAND, cependant, dans le fond, c'est toujours son propre égocentrisme, son propre regard, parfois aussi insignifiant soit il. Le bonheur c'est quelque chose qu'on voudrait attraper, acheter, avoir, ainsi qu'un objet. Tout comme on pourrait par lui, s'acheter le droit d'être utile, regardable, appréciable des autres.  Je dis des poncifs, je dis des choses déjà dites, pour être sur( e ) qu'on louera mon existence. Je ne heurte pas autrui, je suis citoyen des lettres.  Ma société est littérature, c'est-à-dire un miroir du réel, et dans ce miroir, on se contente de l'inaction et du développement d'un moi sans fondements, sans desseins. On s'y dit engagé contre la pauvreté, contre le conformisme, plutôt de gauche peut être, profondément sensible, mais derrière l'écran, on vit au rythme des études, du monde humain, on vote, on achète au supermarché, on est tous pareils. Les blogs sont aujourd'hui le reflet, d'une petite société bourgeoise qui a une empathie formatée pour la misère, sans jamais la connaître, une envie d'utopie sans avoir réfléchi au concept, ou même à ce qu'était pour nous un monde parfait. Le monde parfait, on le rattache presque à des choses impossibles, au même titre que la religion, ou la philosophie hippy.
 
On dit qu'on ne le ressent pas ce bonheur, que cela nous bouleverse, et il est toujours accolé aux mots chimères ou mythes, on se prend pour Ulysse ou Perceval, sauf que nos nouveaux héros ont pour quête leur propre individualisme, sans recherche de transcendance, de spiritualité. Il leur semble que l'évolution ne demande aucun travail, aucune remise en question, qu'il faut juste se servir de la partie mémoire de notre cerveau, des mots déjà entendus, vus, et de les ressortir comme un perroquet bien élevé, pour être un sujet bien formé, bien pensant, un homme nouveau. Ne pas connaître le bonheur, c'est chic, c'est élégant, le dire, c'est être écrivain. Il y a une volonté de vivre dans le virtuel, dans l'à peu près, de se mélanger aux autres, à la façon des insectes qui grouillent sur les mêmes ordures. On pleure en mots, on écrit les mêmes formules, on va ensemble vers le rien.  Il me semble que nous sommes une génération qui aurait rêvé de stabilité dans un monde chaotique, et qui par l'écriture désire réinventer sa destinée. En un sens la littérature aura peut être son apogée au 21 ème siècle, car quel est le rôle de la littérature, sinon de donner une nouvelle face au monde, lui forger un masque, pour qu'il existe comme un Homme  sur lequel nous pourrions nous identifier?  Le style soutenu se meurt, il est vrai, pleurez gente classique, le monde est trop pauvre, trop misérable, trop hypocrite,  nous ne devons pas reproduire la même glose, en le cachant de poésie. Pour ceux qui le disent sans y réfléchir, et bien je souhaite qu'ils ouvrent les yeux, mais je ne suis pas pessimistes, car d'écrits en écrits, je trouve parfois certaines initiatives, certaines pensées positives, qui me font penser que le monde peut encore changer, sortir de cette impasse, de ce gros tas d'idées éculées. Dans un monde qui se systématise, se conforme, s'établit monolithique en écrasant les minorités, nous ne devons pas perdre notre temps à séduire les élites, mais se faire entendre du plus grand nombre. Nous devons raconter le réel et partager ce qu'il provoque en nous, toutes ces douleurs mentales, ces sentiments de vides, d'impuissance qui nous déshumanisent, pour tenter d'alarmer le monde de sa déchéance. Dire simplement, constater par notre propre expérience, avec nos propres mots. J'admire les dires de Kery James, la rage de Keny Arkana, le goût des mots justes de Grand Corps malade. C'est bourré de trouvailles, de paroles sensées, rhétoriquement parlant tout en restant simple, compréhensible, collectif, comme un discours de rassemblement. Il s'agit de leurs propres vies, pas celles de milliers d'autres, il n'y a pas la volonté de dire « je suis comme vous, restons comme nous sommes », ce serait plutôt « Voila ce que je vois de nous, voila comme j'aimerais nous voir ».
 
J'ai longtemps écrit pour ma gueule, ressenti uniformément les maux bourgeois, ce besoin de crier moi sous peine d'avoir l'impression de disparaître, mais j'ai réalisé que ce n'était pas moi qui comptais, c'étaient les valeurs qui m'apparaissaient juste, et qui pourraient être le fondement d'une société meilleure : l'honnêteté, la tolérance, le goût des gens et de la culture plutôt que de la civilisation .
 Je viens de passer huit jours à Paris et j'ai bien sûr fréquenté les métros, d'arrêts en arrêts, j'y ai vu des ombres, des ombres fuyantes, entre grandeur et misère. Une indifférence totale aux autres, un besoin de se regrouper par des sectes vestimentaires, carriéristes, de passions totalement codifiées, normalisées. Des clochards qu'on ignore, des vieux qu'on bouscule, des yeux terrorisés, des regards morts, des musiciens qu'on écoute plus ; J'ai rêvé à un moment, de me lever et de crier : « bande de connards. » Mon petit monde poétique existe pour lui-même, je n'ai pas envi qu'il serve à la société, combien même il n'en a pas la valeur. Il est là pour louer les natures et les beautés, ce que je conçois comme esthétiquement sublime, ou grotesque. Je n'ai pas envi de rentrer dans le moule, pour avec d'autres, me complaire dans un mal être, dans une apathie singulière, proche de celle du dandy ; J'aimerais vraiment et simplement, ne plus geindre, mais profondément toujours, me poser en juge grave et sévère de mon travail, pour éviter les chemins déjà empruntés, et faire part au travers de mes lignes, de ce qui serait pour moi réellement un monde nouveau.  Je suis issue, et je porte les stigmates d'une génération qui n'a pas de concentration, qui bâcle le travail, entame plein de choses en ne les finissant jamais, qui ne croit plus vraiment en Dieu, qui s'imagine la poésie comme l'école nous la enseignée, qui continue d'élire des présidents tout en ayant connaissance du caractère crasseux et dégueulasse de leurs agissements, qui est indignée mais sans armes, qui se cache plutôt que d'éclater, qui souffre et se médicamente aux produits proposés par la société : bouffage excessif de séries pour s'évader, lecture d'inepties fantastiques, recherche d'un autre monde dans les autres pays, drogues diverses, alcool, connexion permanente aux autres, refus de s'ennuyer, participation pseudo active à des manifestations, à des élections. Je fuis la véritable contestation  parce que je  suis moi-même le produit faible, factice de la société qui m'a engendré. Si j'avais été différente, j'aurais crié « bande de connards » même si ça n'aurait rien changé car alors, j'aurais lutté contre moi-même, j'aurais été moi-même, plutôt que de métamorphoser le monde. J'aurais été pourvue des qualités de mon être idéal, pour de vrai, pas simplement ici, auprès de quelques lecteurs fatigués de me lire, eux-mêmes bouffés de l'intérieur, lavés dans leurs cerveaux, rompus.  L'écriture dans ces blogs, ne devrait jamais être considérée comme une fin en soi, une contestation, une réelle preuve de marginalité ou de personnalité. Elle devrait être le moyen d'avertir, de pointer du doigt, pour que tous, aussi difficile que ce soit, nous décidions d'agir réellement comme nous pensons le Bien, de nous aider à sortir des sentiers déjà battus, plutôt que de nous congratuler par indifférence. Etre des humains, pas des concepts. Ainsi, si la poésie demande il est vrai, parfois des expressions qui ne semblent parfois rien vouloir dire, l'utilisation de mots compliqués, c'est un fait à part pour moi, même si le rap est par exemple en marge de cette conception. Le rap en effet pour moi se rapproche le plus de l la prose qui  devrait, elle, être optimiste, être expérimentale, être discursive, non pas pour rejoindre la société, entrer dans le monde des autres, mais pour penser vraiment à sa propre échelle, non pas vers l'universel, mais vers le parfait.
 
(1) Voir article sur Histoire de ma Vie. Casanova
Tags : bernard-buffet-autoportrait-I, génération, poésie, littérature, société, blablatage, hippy, idéal, contestation, réalité, utopie, misère, Regard, Frida Kahlo
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#Posté le lundi 31 octobre 2011 08:42

Modifié le lundi 28 novembre 2011 09:53

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