C'est le corridor, au portail tout ouvert,
Dont les murs marbrés sont étouffés de tentures
Au dessous de l'ombre, cet effroyable cancer
Qui brunit l'argent des gigantesques armures.
Dont les murs marbrés sont étouffés de tentures
Au dessous de l'ombre, cet effroyable cancer
Qui brunit l'argent des gigantesques armures.
Il y a cent chandelles qui pleurent au plafond,
Brûlée la cire pleure aussi sur le bois des tables
Comme ces clepsydres noyés dans leur sable
Encerclés de dix huit soldats, dix huit soldats de plomb.
C'est le corridor, où les colonnes sont épaisses
D'ivoires comme à la gueule d'une louve
Où les ombres meuvent et paraissent
D'écailles et d'argents sur l'eau des douves.
Un vieillard siège et radote sa vieille histoire,
Il est seul à sa table. Et ses doigts sont si blancs!
Les spectres de ce sinueux couloir
L'auraient-ils bien vidé de tout son sang?
" Les rêves ont libéré les grands démons
Et c'est sur un tas de cendres que l'Homme
De cette langue a léché le métal puis l'opium
Puis sombre pas à pas sous les lames de fond."
C'est le corridor qui se ferme en lui-même,
A la symphonie qui tombe sous les Tours.
Sur un vieillard et de morts soldats blêmes
Tandis que pleuvent, pleuvent les rochers lourds.