
Regarde frêle brin d'herbe ! Mes poils hérissent encore ma pêche pétrifiée
Jusque dans mon gosier pareil, volutes sèment toujours graves les nausées...
Bénis soient ces lendemains glorieux où l' jour se lèvera en clairon,
Sur mille trépieds d'or morcelés de lumières mauves et rouges;
Moi j'irai, qui la tête a posé contre des vapeurs, se bougent
Chahutantes, les eaux cristallisées sur les Bourgeons.
Lorsque je marcherai, titubante sur l' fil blanché du bâteau,
Par cette aube glacée, et que les doigts squelettiques
Etreindront ma chair pour la mordre en son dos
Plus pâle je serais qu'une voile sur l'Arctique.
Je troquerai le corps roide pour des vides plein d'absences
Sous le marbre, que les racines des arbres piétineront.
Ma chevelure spiralera de chuinteuses brousses en silences.
Et de petits coups terribles lents à mes yeux crèveront,
Maintenant qu'on délivre mon âme, en arrachant du crâne,
Toute la peau qui me faisait l' visage et l'½uf de dragonne
Pour que dans l'air noir, ici, le blanc s'oublie, le bois crayonne
Et pansent ensemble des insectes, mes rondes côtes sarbacane.
J'ai frôlé mon coeur contre toutes les parois avant de mourir,
J'ai fait hurler la peau, tordre les muscles, saliver les sourires
Jusqu'à ce qu'ils ne restent aux papilles que ses os
A l'ombre le soleil, à l'âme la lumière, aux ciels le tombeau.
J'ai pourtant éventré les plaintes à coups d'ongles dès mon premier cri
Puissent germer les jours de ma bave, que ce soit au jour, ou soit la nuit.
Et même si j'ai les rétines devenues vertes, et que ma main dolente
Ne roule plus que comme un étrange repos vitreux,
Dans la perpétuelle nuit, pendant l'aube calcifiante
Mes cellules ces lucioles phosphorent d'astres irradieux.
Comme sur le sol tendre, mes cils aux heures tant bien se couchent ;
Poignent le c½ur au sein, courbent goutte à goutte son esquisse
Vois-tu brin d'herbe, si l'eau saigne et brille sur ta bouche
Aux bords des miennes, rides font lit aux larmes jadis.
Jusque dans mon gosier pareil, volutes sèment toujours graves les nausées...
Bénis soient ces lendemains glorieux où l' jour se lèvera en clairon,
Sur mille trépieds d'or morcelés de lumières mauves et rouges;
Moi j'irai, qui la tête a posé contre des vapeurs, se bougent
Chahutantes, les eaux cristallisées sur les Bourgeons.
Lorsque je marcherai, titubante sur l' fil blanché du bâteau,
Par cette aube glacée, et que les doigts squelettiques
Etreindront ma chair pour la mordre en son dos
Plus pâle je serais qu'une voile sur l'Arctique.
Je troquerai le corps roide pour des vides plein d'absences
Sous le marbre, que les racines des arbres piétineront.
Ma chevelure spiralera de chuinteuses brousses en silences.
Et de petits coups terribles lents à mes yeux crèveront,
Maintenant qu'on délivre mon âme, en arrachant du crâne,
Toute la peau qui me faisait l' visage et l'½uf de dragonne
Pour que dans l'air noir, ici, le blanc s'oublie, le bois crayonne
Et pansent ensemble des insectes, mes rondes côtes sarbacane.
J'ai frôlé mon coeur contre toutes les parois avant de mourir,
J'ai fait hurler la peau, tordre les muscles, saliver les sourires
Jusqu'à ce qu'ils ne restent aux papilles que ses os
A l'ombre le soleil, à l'âme la lumière, aux ciels le tombeau.
J'ai pourtant éventré les plaintes à coups d'ongles dès mon premier cri
Puissent germer les jours de ma bave, que ce soit au jour, ou soit la nuit.
Et même si j'ai les rétines devenues vertes, et que ma main dolente
Ne roule plus que comme un étrange repos vitreux,
Dans la perpétuelle nuit, pendant l'aube calcifiante
Mes cellules ces lucioles phosphorent d'astres irradieux.
Comme sur le sol tendre, mes cils aux heures tant bien se couchent ;
Poignent le c½ur au sein, courbent goutte à goutte son esquisse
Vois-tu brin d'herbe, si l'eau saigne et brille sur ta bouche
Aux bords des miennes, rides font lit aux larmes jadis.