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LafilledejaneEyre

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Création : 11/10/2011 à 15:12 Mise à jour : 03/08/2015 à 06:21

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4 articles taggés écriture

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Mon cher compatriote, lecteur, l'heure tourne. Elle fait crisser la meule des campagnes, sonner les montres à quartz, et tomber les boques de châtaignes tout le long de l'automne, mais, pendant que j'écris à présent, je sais qu'au moment où tu me liras, notre connexion établira une passerelle au-dessus du temps, où nous pouvons vivre en immortels. Quand nous mettons sur papier, la plus infime de nos émotions, de nos idées, elles deviennent comme les moustiques du Jurassique momifiés dans l'ambre, capables d'être observés jusqu'à la fin du monde. Les mots donnent un corps physiques à l'âme, ils en sont les pyxides. Mais alors que je te déclare cela, comme un trésor, que t'importe peut être d'être immortel ? Tu n'avais jamais désiré un tel privilège ou tu juges peut être cela d'emblée comme de la Vanité purulente et vaine. Tu t'imagines que la notion d'immortalité va nécessairement de pair avec celle de la Gloire car comment peut- on en effet être lu, si personne ne veut le faire ? Pourquoi écrire , en effet si les mots sombrent eux aussi dans le néant. Tous ces essais stylistiques, ces formules redondantes, en effet, ne seraient que les instruments séduisants du Diable, pour cacher une âme boursouflée d'Ego, dont le seul but est d'être loué comme un Demi-Dieu Immortel. Cependant laisse-moi essayer, de t'expliquer en quoi ta vision est selon moi trop simpliste. Qu'est-ce que la mortalité, sinon ce lien qui nous attache à elle au présent. Puisque nous le savons pas ce qu'elle est, son essence repose sur notre regard. Nous pouvons y penser après avoir failli mourir, en songeant à toutes les choses que nous pouvons faire maintenant, nous la considérons après le décès d'un proche, en se souvenant du passé, ou parfois, dans le froid d'une nuit d'hiver, nous luttons dans un demi-sommeil cauchemardesque pour ne pas y penser. Or la Mort pour ceux qui savent voir la Beauté en toutes choses, est fascinante. Elle a, quand on a lu Sade, un caractère second rôle, celui d'une formalité agréable concluant des années de plaisirs absurdes et triviaux, aux pieds de Céline, la Mort est partout, dans chacune des ombres qui nous entoure, elle nous épie, nous frôle, toujours prête à nous gober sur un coup de tête, nous sommes seulement spectateurs de la destruction. Ce ne sont que des exemples, que n'importe qui pourrait alimenter, ou compléter. La Mort peut avoir tous les visages, et tous les diamants. Comment ne pas avoir alors les yeux tournés vers elle, emplis d'attraction ou de fatalisme ? C'est qu'il y a, l'écriture, un mandala que nous cousons, à partir d'ici ou d'ailleurs, dans le vaste champs de nos expériences. Cette écriture dépendante de nos lectures et écoutes, remet en cause les acquis, tourneboule, avance, et on la suit en prophète. L'écriture est une lanterne que nous brandissons errant encore dans la Caverne. Notre démarche de trouver le Bien, est alimentée par elle. Une écriture comme un mandala que l'on doit coudre, obsessionnellement, et par lequel on se sent accrochés au-dessus ce vide. Voila ! L'écriture serait un moyen de survie, la vitre du relativisme en barrière au Néant, la volonté de lui opposer quelque chose, de tangible, solide, agrée par les autres. Chercher des lecteurs alors, ce n'est pas chercher la Gloire, c'est désirer trouver des liens, des antagonismes, des vents contraires, ou des brises suaves afin de trouver des ouvrier pour bâtir la consistance des pensées et ainsi de se balancer au-dessus du vide, ivres, et secourus. Le lecteur, par son caractère salvateur, est comme un Amant que nous aimons avec une Passion extraordinaire, dont on veut combler certaines attentes, surprendre, séduire, pour se sentir exister, et s'empêcher d'abandonner la corde. Alors oui, peut être est-ce là de l'Égoïsme, mais ça la sépare tout de même de l'égocentrisme. Par ailleurs, l'écriture n'est pas nécessairement l'écriture du "moi", même si je le fais ici, car nous sommes sur un blog, dont l'objectif est justement de recueillir des pensées personnelles. Il me semble, par ailleurs, que l'écrivaillon que je suis, ne réussira qu'à se réconforter lui-même, tout le long de sa vie, à la recherche de lecteurs, à l'inverse de l'écrivain, qui en plus de son propre bonheur, réussira à donner à son lecteur, une autre raison de déconsidérer la Mort, et rajouter un argument, légitimant nos longs monologues existentialistes.
Tags : écriture, besoin, mort, désespoir, caverne, lumière, platon
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#Posté le samedi 26 novembre 2011 11:09

Modifié le lundi 09 avril 2012 10:31



Je me suis replongé dans ma lecture des Possédés de Dostoïevski, je vais presque en avoir fini de le premier tome. Moi qui ai eu le plus grand mal à rentrer dans ce livre, je viens depuis quelques chapitres de mordre à l'intrigue, et lorsque pour des pauses je sors de ce livre, j'en suis bien absorbée encore pendant l'heure qui suit, c'est très curieux car alors je vois le monde comme cette pauvre boiteuse, incapable de discerner le réel de la fiction, l'instant du souvenir. Je suis ailleurs, à la frontière de l'imaginaire, et du présent, absorbée dans un univers virtuel jusque dans le physique. Tout devient théâtre, sujet à observation et expériences, je vois le monde comme par les yeux de mon guide russe. Que j'aime les bons, les vrais bons livres ! Je me souviens n'avoir jamais autant aimé marcher dans les champs qu'après juste avoir lu du Rimbaud. Je n'avais jamais remarqué la beauté des chevelures avant d'avoir découvert Baudelaire. Ma perception du monde a changé à chacune de mes lectures en fin de compte, comme à chacune des bonnes rencontres que j'ai pu faire, cependant parfois, bouffée par tous ces regards, je ne sais plus discerner le mien du sens commun ou du sens d'un autre. Parfois alors, je me demande si nous ne sommes pas finalement que des murs dressés pierre par pierre, venues des quatre coins du monde. Un mur pour l'escalader, et atteindre Dieu. Et si chaque pierre est une idée, nous aurons beau essayer de les ajuster de la façon la plus originale, il en reste, que nous n'aurons produit aucune pierre propre à nous afin d'agrandir ce mur. Nous serons alors des êtres construits, solides, mais toujours sans individualité. Il ne m'arrive que très rarement d'entendre ma propre voix, ma propre pensée, car souvent, par un phénomène inter-référentiel ou textuel, la moindre idée m'en évoque d'autres venues de vieilles connaissances, et ainsi une réflexion ne peut plus se faire que par l'apport intellectuel des autres. D'ailleurs, on ne s'en rend même pas compte, mais au final, par flemme de réfléchir, on suit plus souvent un raisonnement de penser qui nous semble plus juste par l'entendement que par l'expérience. On en finit par perdre son individualisme, sa propre voie, ses propres yeux, car l'entendement au final dans ce cas, n'est que ce qui a été jugé bien ou mal selon les autres. Et la flemme ça peut mener loin, car ne pas chercher à creuser sa propre destinée, c'est s'ôter le goût de vivre libre avec des valeurs dont on sera sûrs puisque elles seront de nous-même et comme nous même.

J'essaye de lire mon bouquin mais il y a la voix de cette grande blonde, qui me retire de la lecture, parce que cette fois elle ne sait pas ce que c'est qu'un café frappé. Depuis tout à l'heure elle ne sait pas quoi choisir, fait des manières. Elle sent un parfum de marque, et pourtant porte un vieux jean troué avec des ballerines communes noires. Ils plaisantent, elle finit par prendre un jus d'orange.
Il est 08h22, je le vois sur la grande pendule rouge Marilyn Monroe, au mur de ce bar, perdu dans Paris, où je bois un café. La pièce est en longueur, étroite, ses murs sont de couleur taupe, orné d'un liserai blanc crème avec des pin-up dessus, style Dita Von Teese, y a des miroirs partout, une immensité d'étagères de l'autre côté du bar, où trônent les bouteilles, les tasses, les verres, les verres cristal, les bols blancs. Le tenancier est un gros barbu, avec de toutes petites lunettes rondes. Il essuie depuis cinq minutes la même tasse, les yeux rivés sur l'écran de télévision où se déroule un match de ruggby. Au comptoir, il y a déjà deux verres de vins rouges, un déjà vidé, et plusieurs tasses de café, avec la cuillère, le sucre mais sans chocolat. Trois hommes accoudés, portent un même regard fasciné vers le même écran, et lancent parfois des exclamations. « Non ! », « Il est con celui-là ». Je redresse parfois la tête suite au bruit d'un claquement de main, ou d'un coup sur la table , tout ça me fait franchement sourire. Mon sourire fait idiot car eux ne plaisantent vraiment pas. Un vieil homme entre, il est du genre veste de costume gris velours, et n½ud papillon ancienne mode. Lui aussi porte des lunettes, mais des grosses carrées en écailles, genre intellectuel des années 1950, mais en revanche, il est rasé de très près, sa peau est rose. Il vient avec un petit chien, mignon, propret, qui avance au même rythme que ses pas. Lui, ici, il vient acheter un paquet de tabac gauloises, et lire son journal en prenant un café. Il lit le Monde, je l'observe un peu, parfois il hoche la tête d'un air entendu, j'aperçois qu'il en est à la page ECONOMIE. Son chien s'est assis, droit, et me regarde. Mais enfin, soudain réalisant que je le juge, je me demande....ce vieil homme est il si méprisable pour de quelques mots j'en fasse un cliché ? Si j'étais vrai écrivain, je pourrais soupçonner ce qui se passe dans sa tête, en ferais un individu différent des autres. Cependant, je ne sais pas ce qui peut bien se passer dans la tête d'un vieil homme, plein de souvenirs, et d'opinions. Alors, au lieu de jouer mes psychologues ratées, je préfère vous décrire ce que je vois, et à vous à me dire ce que vous en pensez. Qui est ce vieil homme ?
La grande blonde s'en va dans un rire et une trainée de parfum. Je remarque qu'elle traverse la rue sans prendre un passage piéton, puis elle disparait de mon champ de vision. Pendant ce temps, une dame d'un certain âge vient de prendre place à l'autre table.

Elle me sembla être une habituée, elle ne commanda rien car d'un sourire entendu, on lui servi un thé. C'était une de ces femmes à qui vont bien les chapeaux, et elle devait en être entendue, car elle portait une toque de fourrure grise, par-dessus une épaisse chevelure rousse. Durant le quart d'heure où elle est restée, l'attitude de cette dame ma frappa par sa constante immobilité, ses longs regards lointains, cachés sous de longs cils maquillés et la grâce avec laquelle elle prenait entre ses doigts, délicatement, la tasse de thé. Elle ne devait pas avoir quarante ans, mais ses yeux creusés, fourbus, avaient la lourdeur de ceux des mourants. D'autres auraient simplement dit qu'elle paraissait fatiguée. Il me parut pourtant étrange d'être la seule à la regarder, tant elle était belle, picturale, pittoresque au sein de cet endroit vulgaire. Je trouvais que la vision de cette femme-là me rendait compatissante, instruite d'un mystère misérable, et discret, mais j'étais alors d'une empathie avec un autre monde, celui de l'imagination, celui qui rend toutes les réalités belles et insondables. Ce livre m'avait donc fichu des prismes sur les rétines, et je ne pouvais pas m'empêcher de trouver pathétique ou puissant, toutes les réalités qui se proposaient à moi. J'étais donc sous la domination d'un autre. Dans quel monde d'illusions pouvons-nous vivre alors nous qui sommes si influençables, quel univers de faussetés, d'à côtés, nous parcourrons, et pour lequel nous aimons et souffrons! Est-ce la difficulté de réfléchir par soi même ou le refus de voir le monde tel qu'il est vraiment de peur de ne pas pouvoir l'affronter ? Est-ce donc de la paresse ou de la lâcheté ? Peut-être tout ça. Mais aimant énormément les promenades en montagne, l'expérience me dit aussi qu'en empruntant des chemins déjà usés, nous pouvons beaucoup en apprendre sur les hommes qui y ont laissé leurs traces de pas, les animaux qui les traversent, en être apprenant, mieux percevoir la globalité du monde et qu'une fois guidés jusqu'à un certain endroit, nous pourrons vaquer où bon nous semble, sécurisés, rendus indépendants. Dès lors, n'ayons plus peur de suivre les prophètes qui nous semblent précher la bonne parole, pour essayer de se forger sa propre Foi, ou pour en revenir à l'image de la construction du Mur, trouver en ces idoles, des artisans prêts à nous transmettre un savoir.


A travers la porte vitrée, je vois que dehors la lumière s'épaissit, et devient plus éclatante, elle rayonne sur les saletés du verre, une heure en effet vient de passer.

Tags : lucian-freud-espace-interieur-paddington, texte, écriture, lecture, sens commun, regard, conception, philosophie à deux francs, essai, parfois pas très intelligible peut être, bar, heure, Les Possédés, Dostoïevski
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#Posté le mardi 15 novembre 2011 16:13

Modifié le lundi 28 novembre 2011 09:50

Je crois que j'arrêté de rêver, le jour où cette vieille dame est rentrée dans le métro parisien, et m'a frôlé si doucement.  Le compartiment était plein à craquer, on respirait l'oxygène des autres, la manche d'un bras s'agrippant à une rambarde me grattait le visage. J'attendais depuis sept arrêts une place assise. Elle est passée sans me regarder, et moi je regrettais de l'observer, alors que tous les parisiens sévères et chics étaient plongés dans leurs journaux.  Elle était petite, énorme, par le fait de six à sept couches de manteaux qui l'ensevelissait comme un pauvre animal, et malgré la lumière rude des néons, qui nous donnaient à tous le teint blafard, les joues de la grand-mère étaient rouges, tandis que ses cheveux puaient l'alcool.  Elle nous regardait comme débarquée d'un autre monde, ses lèvres formaient un arc triste, et sous ses épais sourcils, de profondes rides flétrissaient ses paupières.  Et nous frôlant tous, dans une marche indolente elle espérait qu'on mette des sous dans son verre en plastique, sans dire aucun mot. C'est quand elle arriva à hauteur de mon épaule qu'elle s'est mise à chanter. Ca a coupé le souffle de tout le monde, même les  machines semblaient se taire,  parce que sa voix était puissante, sublime, et qu'elle allait de droite à gauche, de haut en bas dans ce petit établi. J'avais la sensation que les sons nous traversaient tous, et que tout le monde a vécu pareille émotion, à l'envie de pleurer pour certains et l'envie de fermer les yeux pour les autres. L'arrêt suivant, après deux minutes de chant liturgique venu d'un pays lointain,  dont j'étais bouleversée, elle est descendue en peinant pour descendre les marches, tirant contre elle son grand cabas plein d'ordures, un grand mec l'a bousculé, et déjà nous repartions.  Ma main s'est posée contre la vitre, comme si l'enfant en moi  était resurgit, voulant aider grand-mère, et s'est heurtée sur la projection d'une  ombre qui était déjà presque effacée. J'avais l'impression que son chant venait des cieux, et qu'il bénissait le monde, perdu dans le temps et l'espace. C'était si grandiose, que la situation ne pouvait être vécue que comme miraculeuse ou incroyable. La réalité n'est pas en contradiction avec le fantastique, c'est nous-mêmes qui rendons  les moments fantastiques ou étranges,  de la spiritualité dans la vue, parce que nous cherchons à nous transcender, et aborder le monde avec plus d'amour.  En me rendant compte moi-même de cette humanité, qui était là  autour de moi et en moi, j'ai réalisé qu'il ne fallait plus rêver dans son monde, mais parler, échanger avec le vrai monde, pour qu'il nous donne les possibilités d'agir, et non le fantasme d'agir. A chaque grand-mère qui passe, dans l'impasse, il faut offrir l'obole, et le sourire, et le c½ur, ou de soi simplement, l'indifférence est le pire des mépris, la plus médiocre des bassesses, et après deux mille ans d'histoire, il serait temps de tirer profit des sagesses antérieures.  Ne repoussons pas toujours la faute sur les générations à venir, et décidons nous à prendre en main le réel pour le changer. Je ne veux pas vivre parmi les ombres puis en devenir une.  Au lieu de parler de bonté, créons la.
 

Tags : poésie, engagement, Pauvreté, écriture, led zeppelin, Janis Joplin., doors, Jimmy Hendrix, cream, Jefferson Airplane, night_flower_by_thinking_fish
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#Posté le mardi 11 octobre 2011 16:01

Modifié le mercredi 04 avril 2012 16:13

 
 
Je suis vraiment ridicule de parler ici, et d'essayer de faire du vide de mon existence un petit quelque chose dont on se souviendrait avec le sourire. Je veux dire, faut que j'arrête de me faire des illusions, j'ai rien à dire sur la vie, sur le monde, mes yeux sont comme ces pierres qu'on ferre à des anneaux, et sont condamnés à ne voir sur le bout des doigts. J'ai pas le courage de me perdre pour batailler à trouver un chemin, creuser ma voie, tous mes pas sont le tracés d'un schéma bien établi.  Pourtant il y a au fond de moi, cette envie d'écrire qui me pousse à le faire, parce que sans expérience, je suis vouée à oublier les mots, car les mots ont besoin d'exister pour définir, pour trouver un équilibre avec le réel, pour individualiser le connu. Si je reste béate, immobile, crevante, sur le bord de cette route, il me faudra me contenter de l'aumône des autres poètes, qui passant, avec mépris, me jetteront leurs recueils à la gueule comme autant de regards qui ne sont pas le mien mais qu'il me faudra simplement envier. Je ne veux pas être une coquille creuse, qui font les sourires des enfants sur la plage, je veux pas être l'illusion des vagues,  je veux pincer l'oreille pour dire « regarde ! ». Ce ne serait pas un « regarde moi », je ne suis pas égocentrique en ce sens, je voudrais juste avoir assez de valeur morale et esthétique pour trouver la force d'exister, et donner de mon être à ceux qui ont besoin de voyager, de planter leurs yeux par le biais d'autres rétines. J'ai choisi la poésie, parce qu'elle dépassait le réel, elle se longe dans les limbes en attente de la Grâce.  Nous  sommes tous touchés par les beautés et monstruosités de la nature, ou de la nature humaine, et tout le monde est connecté par ces atavismes qu'il nous faut appréhender dans notre propre corps,  par notre propre expérience et celui qui écrit de la poésie, est capable du regard seulement, de créer son propre Dieu pour son propre monde. Je ne veux pas être aveuglée d'une lame que je n'aurais pas faite moi-même, ce n'est pas de la prétention, c'est le dernier recours à la folie, à l'angoisse, à la peur du néant. Sans écrire de la poésie, même médiocre, et largement inspirée, il m'apparait que je me noie, dans un assourdissant abysse, où il me semble que les autres ont plus le mérite de vivre que moi. J'entends ces autres beugler leurs certitudes, s'envelopper des idées à la mode, d'un langage préfabriqué, et si je ne pousse pas mon c½ur à lutter contre cette conformité, pourtant si facile, je crois que je tombe en dépression. Je combats chaque jour aussi les gens qui pensent que j'ai un orgueil surdimensionné, parce qu'ils s'imaginent que vouloir de l'esthétisme dans ses dires, et un fond d'idéal humain dans la gorge font de toi une petit bourgeoise moyenne, apeurée de découvrir le monde.  Je dis pas que le facteur n'est pas existant, mais ce que je ressens aussi, c'est que j'ai eu des privilèges qu'il serait bête de renier. J'ai  à ma disposition des outils, une culture, je l'ai pas méritée, j'ai été élevée comme toute gosse d'enseignant avec des références plein la figure. Très tôt on m'a appris à lire, très tôt à écrire, je suis passive de ma propre destinée. Cette fâcheuse preuve d'assurance  serait encore excusable, si j'étais encore(peut être consciemment) ignorante de mon statut, et présumant de ma vie comme un cadeau très cher qu'il ne me faut pas mériter puisque c'est une chose en soi.  Mais une fois que quelque chose ou quelqu'un a posé le doigt dessus sans qu'il nous puisse être impossible de nous voir tels que nous sommes, nous ne pouvons pas rester inactifs, jouissant simplement du superficiel, et des brèves acclamations.  On se sent fautifs, et plus humains, et c'est comme ça comme devient bourgeois bohème.  Alors on essaye avec l'impression de faire mille efforts, de se mettre dans la peau d'un pauvre vieux, d'avoir une pensée régulière pour l'Afrique et d'acheter bio. Et ça m'énerve, d'être comme ça. Je veux dire, toi-même qui lit mon texte, et qui me pensera peut être mégalo ou incohérente, tu as un ordinateur, probablement un portable, tu peux consommer, et tu te dis dans le besoin, toi aussi je suis sure, refourguer un cours à un de tes collègues de classe te semble de plus en plus être une marque de gentillesse, alors que c'est rien, mais que nos échelles aujourd'hui sont totalement pourries par le gain et la perte.  T'écoutes du rap pour pas rester ignorante, mais même si t'as compris le concept, tu partageras jamais leur douleur, tu ne fais rien d'autre que dire que tu les écoutes devant tes potes, en prétextant les alarmer, mais dans le fond, c'était juste pour la causette, parce que ça te fait paraître moins con.  Je veux dire, pour qui on se prend sérieux pour se la jouer adulte, genre j'ai des avis, un regard sur le monde, alors que notre génération ne vit que des acquis de ses parents. On se vante de les emmerder d'emmerder le monde,  parce qu'il y a un nuage ambiant de rumeurs, qui a proclamé qu'être au dessus des autres par quelque qualité ou défaut, était mieux que d'être soi ! C'est nier l'évidence même du temps, du quotidien, du banal de la vie et de la mort, le refus total, idiot, de vivre dans la souffrance et le vrai bonheur. Ces gens ont mis des poches sur leurs têtes, du film plastique le long de leurs peaux, et ils essayent au maximum de ne plus rien ressentir, de se normaliser, d'éviter le tragique et la volupté. La poésie n'a aucun avenir entre leurs mains.  J'ai pas envie de devenir comme ça, même si je peux le voir que ce bonheur factice est facile à prendre de mon perchoir, et qu'il a des avantages bien sûr, mais pas l'essentiel. Je sais pas comment définir aujourd'hui l'essentiel, je sais pas si c'est spirituel, ou naturellement humain, mais je crois que si je devais le nommer en quelques mots, ce serait une volonté de connaissance du vrai et une approche de Dieu. Je veux oui souffrir, oui aimer, oui savoir. Et il n'y a que quand j'écris, quand je réfléchis sur la valeur du sentiment, de dieu et du bien, que je peux dire que j'existe, que j'ai trouvé une identité, et du corps à ma vie. Je suis désolée de l'incohérence de mon propos, je pense que rares sont les gens qui voudront bien me lire, je suis une parfaite incapable pour me faire entendre, mais dans tous les cas, voila en quelques mots le pourquoi de cet étalage de paroles sur un blog complètement paumé. J'ai profondément envie de réfléchir sur plein de questions, de mettre à nu ce qui me fait, pour avancer, et pourquoi pas trouver des gens qui ne jugeront pas mon écriture professorale et parfois péremptoire, avant d'avoir essayé de  comprendre le fond.  N'hésitez pas à la critique, s'il en faut car là j'avoue que je suis plus lyrique qu'engagée, au mieux, parlez-moi vous aussi de poésie.
 
 
                                                                                    
Tags : écriture, Lectures, autobiographique, georges buffet
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#Posté le mardi 11 octobre 2011 15:13

Modifié le mercredi 20 mars 2013 07:48

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