Pourquoi est-ce que je n'arrive plus à écrire ? Dans le silence d'une pièce vide, presque aucun mot ne me vient. Je n'ai pas les idées en ordre, le fantasme de créer. J'ai l'impression d'être vide, un vase dont on vient de déverser les fleurs sur le gravier. Je suis comme la ville, cette nuit : immobile, vivante et secrète, portée entre le sommeil et l'agitation. Le son de la guitare ne parvient même plus à m'émouvoir, j'ai les yeux mi- clôs, la bouche sèche, le rêve sur bout de chiffon. Je peine à lire, je souffre de respirer, tant il me manque... Qui n'a jamais connu une telle obsession ?...A l'image de ces éclats de tessons qui attirent le regard sur le pavé, la lumière qui nous vient d'une révélation, ou le picotement des yeux à l'éclat d'une allumette, je ne peux clairement pas m'empêcher de penser à lui aveuglément. Il est le tissu de mes actions et de mes mots, le bâton de mes faiblesses, le grand et confiant sourire de l'espoir.
Je ne peux donc écrire ce soir, si ce n'est pour lui, et seulement pour lui. Or, j'écris pour le fuir. Mon amour... Dénonce-moi ce doigt qui tendrement se posa sur ma bouche pour y taire toute angoisse, jure coupable la main qui entreprit la mienne. Je cache mon visage, je replie les jambes contre mon ventre, je tremble, ne vois-tu pas combien je te crains? Je ne suis plus capable d'élans qui ne te sont pas voués, la moindre de tes absences me plonge dans l'aboulie, le temps se dévore sans le moindre appétit et tout se compresse au sein d'un monde minuscule. Quand tu n'es pas là, il me semble avoir perdu la moitié de mes atomes, l'ensemble de mes désirs, et d'être un édifice en point de s'écrouler. Et ce soir plus qu'un autre, ton prénom est sur toutes mes lettres. Je me sens partisane, loin de son icône, prête à s'immoler, pour ne plus brandir l'oriflamme d'un c½ur déserté. Au bord des yeux, tu coules et chutes ! Ah ! Mon amour... Laisse-moi, te dire avec mépris et désespoir combien tu me manques. Laisse-moi me pleurer, pour que je te croie encore plus fort. Il se passe tant d'horribles et sublimes choses, aux creux des c½urs idolâtres. Comme le Bolchevik devant Lénine, l'amant avant la sentence ou la s½ur dans sa chapelle, j'aspire à toi, aux flammes du Purgatoire.
Je ne peux donc écrire ce soir, si ce n'est pour lui, et seulement pour lui. Or, j'écris pour le fuir. Mon amour... Dénonce-moi ce doigt qui tendrement se posa sur ma bouche pour y taire toute angoisse, jure coupable la main qui entreprit la mienne. Je cache mon visage, je replie les jambes contre mon ventre, je tremble, ne vois-tu pas combien je te crains? Je ne suis plus capable d'élans qui ne te sont pas voués, la moindre de tes absences me plonge dans l'aboulie, le temps se dévore sans le moindre appétit et tout se compresse au sein d'un monde minuscule. Quand tu n'es pas là, il me semble avoir perdu la moitié de mes atomes, l'ensemble de mes désirs, et d'être un édifice en point de s'écrouler. Et ce soir plus qu'un autre, ton prénom est sur toutes mes lettres. Je me sens partisane, loin de son icône, prête à s'immoler, pour ne plus brandir l'oriflamme d'un c½ur déserté. Au bord des yeux, tu coules et chutes ! Ah ! Mon amour... Laisse-moi, te dire avec mépris et désespoir combien tu me manques. Laisse-moi me pleurer, pour que je te croie encore plus fort. Il se passe tant d'horribles et sublimes choses, aux creux des c½urs idolâtres. Comme le Bolchevik devant Lénine, l'amant avant la sentence ou la s½ur dans sa chapelle, j'aspire à toi, aux flammes du Purgatoire.
