Alors que la foule, toujours plus nombreuse, s'amasse au bord de l'univers
Alors que tu la suivais, t'y confondais, tu as soudain fait ce faux pas,
Et tandis qu'ils avancent, tant obstinés et plus sévères,
Tu as choisi de rester là.
« Ta main, prend ma main », vont-ils te hurler, pendant que l'ombre
L'ombre les décharne déjà par moments.
Voient-ils que la Cité qu'ils espèrent est en proie à l'ombre ?
L'ombre qui vit des flammes, religieusement.
C'est par un seul instant de lumière qu'on change ses combats
Pour pouvoir affronter les soleils qui dans notre reflet chantent sur le lac,
Il faut laisser passer cent fois le ciel comme l'étranger familier.
Une fois, poser sa joue face contre terre, paumes vers le ciel,
Où le tournoiement des oiseaux flotte
comme un bras de mer, plus loin vers le sud,
A la cadence de ces mille pas, comme ils t'avaient paru grands,
Te souviens-tu comme la gorge au c½ur, tu leur disais souvent ?
Tu rêvais les Autres, et d'un métier, et d'un nom.
Mais sous la couleur que l'ongle grattait ; Que d'indistincts coups de crayons...
Il y a eu tant de trous noirs dans leurs paroles, beaucoup trop d'étoiles sans plus de lumière,
Malgré cette vie qui s'étendait comme une mer qui a soif....
