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Création : 11/10/2011 à 15:12 Mise à jour : 03/08/2015 à 06:21

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Vol pour un nid de poupous !

Vol pour un nid de poupous !



Ce que j'aime au théâtre, ce ne sont pas ses masques, ses décors en carton ou cette scène brillante. Je trouve ça surfait, visiblement factice, je n'y crois pas. Ce n'est pas qu'il me faut des effets spéciaux pour que je m'intéresse au visuel, mais quand je vais au théâtre j'ai l'impression de pénétrer dans un loft sans personnalité où il ne fait pas bon vivre, où rien n'est pratique et tout décorum. J'aime bien que l'ensemble des objets me parlent et m'intriguent de façon naturelle et vivace, sans que ce soit une volonté de metteur en scène. Chaque objet au théâtre n'est mis en lumière qu'à la condition d'être utile à l'intrigue et de créer un "effet". Je trouve flippant ce mécanisme, j'ai l'impression d'être dans une mauvais comédie américaine où les rires embrassent chaque blague.

Je n'aime pas non plus être assise parmi les gens à regarder le spectacle, sans pouvoir m'asseoir ou m'allonger comme je le désire, sentant sur moi des regards ulcérés et élitistes se poser sur moi quand j'ouvre un paquet de bonbons. Puis d'entendre tous ces gens au sortir du théâtre parler de la pièce avec des airs de mauvais journalistes me donne envie de rire. On les entend citer Tchekov, mentionner la beauté des costumes, faire des parallèles avec d'autres pans de la culture, totalement empruntés au magasine littéraire dans un ensemble accorte et obligeant . Je me souviens cette fois où j'étais allée voir le Partage de Midi de Paul Claudel. Bon Dieu, mais cette pièce était chiante à mourir! Entre ces personnages qui soupirent toutes les deux secondes, cette nana qui est une chienne au parler de poète, ces discours longs et contemplatifs, j'avais envie de me tirer une balle ! Mais non, personne n'a été de mon avis, on ne touche pas au panthéon des grands écrivains, parce qu'un tel a posé cet épithète, et que l'ignorer serait un acte de vandale, pire, d'ignorant. Et toi, qui n'a pas réussi à valider un seul master, comment peux tu, comment oses tu rendre crédible ton opinion lorsqu'à ton simple affecte on te balance une armée de citations et de titres critiques?

Puis, à vrai dire, le seul intérêt d'une pièce de théâtre ce serait de "mieux " y voir le monde parce que tout y est proche de la caricature. Tout est grossi à la loupe, tous les dialogues sont révélateurs de quelques traits de caractères, de quelque portée pseudo métaphysique, dès lors c'est fou comme on se sent de bons yeux. L'avare sur mille sketchs dévoile les facettes de son avarice, pendant que la coquette de Claudel, par ses grosses mimiques rend compte de la séduction des femmes. Oh mon Dieu, que cela m'apporte ! Je veux dire, les dramaturges à mon sens sont juste de bons manipulateurs, qui étant capables d'observer les évidences savent juste les cuire à la bonne sauce pour nous les faire croire des révélations. Parce que, mis à part chez Shakespeare peut être, ou Artaud, je ne trouve pas qu'il y ait de profondeur psychologique dans les personnages de théâtre, de regard perçant et singulier sur les êtres, car tous sont alimentés par une seule énergie directrice qui les enferme et condamne à être pour être. Je parle de Shakespeare parce que le suspens croissant dans les pièces rend le destin des personnages toujours en tension, on ne sait pas ce qu'il peut arriver, quel revirement du coeur peut faire basculer ou non le destin d'un personnage. Tout est à bout de souffle, comme dans la vie où à chaque instant, une action conne ou majestueuse, nous mène aux Limbes ou dans la boue. Chez Artaud, c'est aussi différent parce que ce n'est pas un homme le coeur de ses réflexions mais les hommes, dans un ensemble de sentiment diffus qu'il leur porte et exprime de façon personnelle.

Mais rares sont les bons dramaturges, et souvent je me suis ennuyée au théâtre. De même, je me suis souvent demandé : que peut chercher le public de théâtre si ce n'est flatter sa vanité ? Tout le monde voit les évidences quand elles crient, gueulent et s'agitent dans la rue, le théâtre ne fait qu'un peu en forcer les traits pour les rendre dramatiques. Alors, le public se dit : mon Dieu mais j'ai vu, je sens, je comprends le dramaturge, et suis clairvoyant. Ca les flatte parce qu'ils se disent qu'ils ne sont pas finalement ces gros bourgeois plein de préjugés et de carcans que les artistes pointent du doigt en traçant les barreaux.

Ce que j'aime donc au théâtre, ce n'est pas être spectatrice, c'est sa pratique et ses acteurs. J'ai fait du théâtre pendant cinq ans au sein d'une petite troupe de campagne, jouant sans problèmes d'éthique ou d'égo les grossiers personnages, comme les "libertins" ou les coquettes. Quand on joue un rôle, on doit apprendre à se taire, contrôler les battements de son coeur, les mimiques de son visage, la posture de ses hanches et de ses épaules et c'est comme si on était un lac qui pendant quelques instants oubliait les poissons nageant en lui. On se doit d'oublier les hourra et les pourquoi des pensées parasites qui sans cesse circulent dans nos synapses pour n'être que cet élan de vie qui parle et se meut pour les autres. Ce n'est pas se concevoir comme un pantin, mais comme le refuge d'une émotion.

On s'en fout alors de nos imperfections, de cette bouche trop petite, de ces genoux cagneux, de nos vices et défauts, qui nous font sentir moches et nuls, parce que là, c'est pas qu'on est expressément autrui, on est soi même transcendé, on vise le mieux qu'on peut. Dans cette volonté, il y a d'abord un travail sur le corps, qui nous apprend à le voir avec beaucoup plus d'humanité comme un outil de transfert de soi et non comme une fin en soi. Après, avoir fait du théâtre il est difficile de se sentir complexée et de faire un cinéma de ses petites imperfections parce qu'on se rend compte que ce sont justement ces petites différences qui nous font uniques et qu'au delà d'un aspect esthétique, on est pas là pour se jauger le nombril mais pour vivre et faire passer ce vivre aux autres. Aussi, il y a un travail sur l'esprit et le coeur, qui démarre au moment où on nous donne le rôle à jouer. Parfois, on se retrouve avec des personnages que l'on ne comprend pas du tout parce qu'ils sont différents de nos propres aspirations ou alors parce que les intentions du dramaturge nous dépassent. Dès lors, on doit se concentrer sur ces mots qui sont sensés relier la personnalité d'un être afin d'en percer les arcanes et tenter d'en être le rendu. On oublie alors nos préjugés, nos opinions dans ce seul but philanthrope d'être à l'écoute et par là, le monde n'apparaît plus comme immuable et sévère, il s'ouvre et se remplit de possibilités.

Cette rencontre avec la différence nous rend plus solide parce qu'après toutes ces remises en questions, tous ces éparpillements, en rentrant chez nous, les rôles se déposent en nous comme des expériences qui cristallisent notre vision du monde sans la rendre fragile ou compacte.

Dans les troupes de théâtre, les gens ont l'esprit ouvert, leurs corps vivent naturellement sans peur du regard des autres, parce qu'ils ont compris ce que pouvait apporter véritablement le théâtre : une philosophie de vie selon laquelle ce ne sont pas les buts, les actions, les idées qui sont importantes mais le rapport que nous entretenons avec et qui ne doit jamais être désabusé ou fanatique. Les intrigues passent, les rôles nous échouent, et si cela nous touche, nous émeut, nous savons aussi que tout est mouvement et change selon l'angle de vue. On ne s'engonce pas. On ne stagne plus. On est la vie elle même Après, je vous force pas à en faire.
 
Vol pour un nid de poupous !
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#Posté le mardi 04 mars 2014 17:02

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