Liberté.
Des neurones dans l'espace mais jamais sur le Tibre,
Je ne sais pas écrire comme les Grands
Je n'ai pas vu Rome incendiée mais des étoiles libres;
Tout esprit scintille dans le Néant.
Pourtant, on a cessé d'avoir des griffes, on nage dans l eau poiseuse,
il n'y a plus rien pour parler.
Quand on a l'ombre de ses pas trop pâle, le nez suant la poussière, le col trop serré
C'est que la vie capitone la brise pour d'autres journées pluvieuses.
Et la vie c'est un bateau que déchire les rocs de tes dents.
Tes mots noirs gémissent en l'air comme absents.
Les cils toboggans n'ont plus d'enfants pour jouer,
le coeur se piétine bien tout seul, quand on sait mal s'aimer.
A ce miroir tu dis "qui est-ce ?" -sans le croire,
Ton âme est bégue, ton rire d'Ivoire.
Des rêves mais des reflets, toujours trop vains et décousus
viennent en barques dans ma vie.
J'en prends et passe le vide,
toujours un peu plus lourd sur mes épaules affaissées.
Pourquoi la voix se fait si vite engloutir par le silence
et pourquoi mes paupières vieillissent sur deux tombeaux?
Ma langue lèche ce qu'elle aimerait gouter.
Tout est si élastique, prompt à me gifler,
j'me sens la tresse dans le vent,
la roue libre qu'on roule et qui dégonfle,
le milliardième grain de sucre à dévaler son monde.
J'écris des mots qui craquent comme des os.
Des neurones dans l'espace mais jamais sur le Tibre,
Je ne sais pas écrire comme les Grands
Je n'ai pas vu Rome incendiée mais des étoiles libres;
Tout esprit scintille dans le Néant.
Pourtant, on a cessé d'avoir des griffes, on nage dans l eau poiseuse,
il n'y a plus rien pour parler.
Quand on a l'ombre de ses pas trop pâle, le nez suant la poussière, le col trop serré
C'est que la vie capitone la brise pour d'autres journées pluvieuses.
Et la vie c'est un bateau que déchire les rocs de tes dents.
Tes mots noirs gémissent en l'air comme absents.
Les cils toboggans n'ont plus d'enfants pour jouer,
le coeur se piétine bien tout seul, quand on sait mal s'aimer.
A ce miroir tu dis "qui est-ce ?" -sans le croire,
Ton âme est bégue, ton rire d'Ivoire.
Des rêves mais des reflets, toujours trop vains et décousus
viennent en barques dans ma vie.
J'en prends et passe le vide,
toujours un peu plus lourd sur mes épaules affaissées.
Pourquoi la voix se fait si vite engloutir par le silence
et pourquoi mes paupières vieillissent sur deux tombeaux?
Ma langue lèche ce qu'elle aimerait gouter.
Tout est si élastique, prompt à me gifler,
j'me sens la tresse dans le vent,
la roue libre qu'on roule et qui dégonfle,
le milliardième grain de sucre à dévaler son monde.
J'écris des mots qui craquent comme des os.

Appolinaire-Eluard, Posté le mardi 18 septembre 2012 23:43
Très beau !!