
Le temps pourrit trop vite les fruits prompts à tomber,
A peine qu'on les croque, c'est pour rien qu'il s'écoule
Le suc du menton qu'au sol doit chuter.
La pendule ne s'arrête pas ! Elle trotte toujours malgré nous,
Le train part sans attendre, les cheveux poussent et se nouent
Alors que l'espace engloutit l'instant que nous étions ;
Que le ciel ne se borne pas à ce que nous en voyions.
Au cosmos désinvolte, présente ta fraîcheur :
Tant qu'il se meut, danse tout en lui,
La force ne vient-elle pas d'une même chaleur
Que font de petits atomes en un lit ?
Comme déjà mort on nous enterre, fuis la pelle et fuis la tombe :
Profite de l'incessante errance qui nous est donnée !
Tiens le moment, comme tu tiendras le monde :
Le néant tue les hommes qui n'ont pas lutté.
Etre Sans mouvements, sans voyages c'est être sans vie ;
Un f½tus, une conque qui n'a pas pu croître
Un c½ur qui naît sans savoir pourquoi se battre
A rien, on juge de l'accompli.
A ce monde prosterné devant toi, erres dans ses paumes
Cueilles les diamants, avance, poursuis l'air de nos psaumes ;
Viens à la fontaine boire, viens au verger gouter.
Pourquoi laisserais-tu soif et faim venir le gâter ?
Détisse ce qui te colle à ta chaise, embue l'gluant de l'enveloppe :
Brise-ouvre la fenêtre, hume enfin l'air au chant du coq ;
Déplies tes lèvres, déploies ton âme, planes l'illusion :
Toutes voluptés, toutes nouveautés germent d'imagination.
Enfin, Plonge à la rivière sous les geysers de pluie
Sens l'extase, avale les lumières, et dévale la vie.
Pour vous, je suis déjà vieille, mais dans mon monde à moi les enfants sont vieux

belzoboy, Posté le dimanche 15 avril 2012 16:09
Superbe article!