Hérissée, parfois douce et les cailloux
Ont ce noir des puces de qui les yeux
Rugissent plus voraces que le loup.
Le torrent est ma poussière,
Inondée sur le bois du grand caveau
Il ploie sous les crucifères
Et la bave des escargots.
Le torrent est par-dessous la chute,
Du galet qu'on lance sur la maison
Et qui réveille le chien hirsute
Dont le poil suinte le poisson.
Le torrent glisse puis se déverse
Dans la mer où les bateaux
Titubent comme les archers perses
Dansent sur leurs chevaux.
Le torrent galope et je veux le saisir
Tout entier dans ma gorge pour y boire
Le sang des écailles qui transpirent
Les lessives sales des lavoirs.
C'est ce torrent qui m'a conduit
Jusqu'aux îles parfaites de tes deux yeux
Où les plages sont de suie;
Le désir vaste, et l'amour bleu.
