
Mais cela est en train de changer mes chers car, j'ai démarré depuis quelques jours une campagne à la mode présidentielle pour récupérer des voix et des commentaires. Allez moi aussi je me fixe des objectifs ! L'Elysée, Matignon, Solférino...Mélinda LeMaître ! Je le sens bien, je l'sens bien, je l'sens bien ! Déjà, premier point, je critique ouvertement les autres blogs, en déclarant d'un ton pédant qu'ils ne servent à rien, qu'ils s'orientent vers des temples erreurs et de décadence, ne mettent en exergue que des pensées bling bling ou démago/l'instit, je n'hésite pas à me montrer pseudo franche pour cacher des putains d'insultes. Le sourire est primordial, je m'entraîne une heure par jour à l'art du smiley ; Le truc, si je peux me la jouer pro de la com', c'est d'aller sur tous les blogs que tu trouves, les apprécier, leur trouver toujours et coûte que coûte quelque chose, admirer la photo du chat, poser des question aux fabophiles, la carrière de Frédéric François ou même « Mais tu l'as acheté où cette robe ? » . Les meilleures prises se font chez les Prototype BoBo Pute, dont j'aimerais écrire quelques lignes car elles sont mon public, et par conséquent leur voue une « amitié vaniteuse. »
Mots clés : Fuck, Liberté, Utopie, Moi, Moi, Re-moi et mes copines
Je ne sais pas si vous les avez croisées ? Question rhétorique, elles sont partout, et je mettrais leur évolution démographique en rapport avec celle observée sur les crocodiles marins par les océanographes, dans les zones indo-chinoises. Le prototype Bobo Pute est assez facile à cerner, toi-même si tu ne te sens pas de projets dans la vie, je t'invite à les suivre, leur innocence bétasse et leur conviction d'être géniales semblent les rendre intrinsèquement heureuses. Déjà, observons que la mode est aux fleurs, au pastel, aux gifs animés de mots jeunes et engagés « Amour », « Idéalisme », « Utopie », « Merde ». Elles écrivent souvent avec une police qui fait manuscrite, parce que c'est joli. (Je ne suis pas Pierre Bourdieu les mecs, faut pas me demander non plus une analyse sociologique très poussée) Les illustrations, elles les tirent de Cosmo, Madame Figaro, ou de leur propre travail : Des champs de fleurs, elles les bras écartés vers le ciel dans ce même champs, des pépettes accablées de chagrin pleurant sur un banc, des visages tristes bouleversés de sentiments profonds, des neuneus qui se bécotent en slip culotte ou mini short ça revient au même, des soleils couchants, des adolescents s'embrassant devant ce même soleil, elles faisant les pitres dans des robes à fleurs style années 20/30 (faut rester dans le bon ton), elles sautant gaiment dans les vagues pendant leurs vacances à la Rochelle, elles et ses ami( e)s pendant des soirées, en mode on se déguise on est trop drôles, elles clichés photomaton, elles grimaces mignonnes, elles petites culottes je suis plus provoc que Gainsbourg, elles...Attention un crocodile marin ! ... Niveau bouille, elles ont souvent les joues maquillées comme un jour de carnaval ou d'Halloween, avec des petites moustaches rouges ou noires de chatons « trop kawai » , elles font les gros yeux, (genre je suis sexy femme/enfant) ont piqué pour certaines la duck face de Britney Spears, et vénèrent les boutiques de fringues « chics », « fashions », «inabordables pour un portefeuille lambda ». Y a toujours sur un article une photo ou illustration avec une bouteille de champagne, tu sais pas ce qu'elle fout là au début, t'es perplexe, tu penses à Noël, à la Saint Sylvestre, aux dates d'anniversaire, mais les publications ne collent pas nécessairement avec ces évènements : te reviens alors en mémoire la chanson « C'est pour la bourgeoisie qui boit du champagne » qui t'a cassé les burnes pendant tout un été. Bingo, tu réalises que ce morceau a dû être apprécié de cette partie-là de la population. .. C'est tendance ! Dans certains contextes, ce sont donc elles et la bouteille de champagne dont elles viennent d'asperger la foule d'amis, dont le message s'interprète ainsi : Je suis riche, je peux gâcher du champagne et me fendre la gueule avec mes potes. Quand il s'agit d'un montage, ou d'une photo piquée sur deviantart, ça signifie : J'ai pas les thunes pour le faire, mais mon rêve de petite fille, c'est de devenir une grosse riche prétentieuse pour faire pareil qu'elles. Petite aparté les demoiselles! Un "Le saviez-vous" version pamphlet ! Saviez vous que le keffieh que vous montrez partout, sous toutes les couleurs et toutes les coutures, est à la base un symbole politique et religieux autour duquel se sont noués des drames? déclaré de l'engagement? provoqué des morts? Non, je ne crois pas, fin de l'aparté.
Leurs cheveux sont si propres qu'ils semblent être avoir été vernis par un assistant technique de Bricomarché, elles aiment l'eye liner car Miley Circus « adore trop », mais la tendance 2011, c'est les dix mille couches papillon arc en ciel de fard à paupières, pour moi qui fait grosse pute, pour elles, Camilla Jordana. Comme le prototype mini pute, elles kiffent les mèches et les franges, mais attention, ça doit faire bourgeois bohème, pas populo, alors on se rajoute le petit bandeau tressé Rambonette qui pare le front 30 euros chez Zara, les boucles d'oreilles ethniques 40 euros Cache Cache, et on met bien en évidence son petit sac Dolce Gabanna, le petit détail qui attire exponentiellement la jalousie des autres, et leurs commentaires bienveillants. Elles n'hésitent pas à parler de leurs cours, ou ont eu généralement le bac, poursuivent des études ci et là, comme les miss France ça ne dépasse généralement pas la première année(elles ont tendance à le dire, tu comprends en plus d'être jolies, elles sont intelligentes ou du moins socio-culturellement au dessus de la moyenne) ce qui leur permet d'enrichir leurs légendes photos de phrases de plus de deux mots. Parfois elles n'en font pas l'effort, elles préfèrent piquer des citations à Marc Levy, Guillaume Musso, ou des bouts de dialogues de leurs films fétiches, genre Polly et Moi, Sex in the City, Les petits Mouchoirs, ou les films de Godard. Entre nous, elles ont une telle volonté que l'esthétique, le beau, le Bourgeois style les définisse, qu'on ne peut pas cracher sur la présentation, c'est toujours « so glam' », très mignon, y a rien qui dépasse.
Cette connaissance approfondie, savante de la langue française, elles s'en servent sinon, pour écrire de magnifiques et proprets textes en prose sur l'amour, la solitude, les promenades dans Paris, le shopping, en ponctuant le tout de longs et niais aphorismes sur la tolérance, du genre : me juge pas, fuck, je suis libre de faire ce que je veux na ! En outre, j'aimerais noter leur amour inconditionnel pour le franglish et les néologismes. Je ne sais pas, peut-être sont-elles munies d'un radar commun, il n'empêche qu'elles adorent récupérer les tournures de première page magazine, les concepts tendances, parfaitement snobs, tout en se fondant à la masse, en marquant « I love you mon coeur» comme un sixième lambda heureux de savoir dire je t'aime en anglais, ou bien en se confondant dans un mélodrame universel, misérable et pathétique. Car oui, le Prototype Bobo Pute est consciente grâce à Glee et Desperate Housewife, de comprendre que la richesse ne fait pas le bonheur, et que pour compenser le fait de pouvoir s'acheter des lunettes Rayban elles se doivent de penser un peu à l'horreur de la société. Alors elles foutent quelques citations de Gandhi, montrent à outrance que leur c½ur est aussi fragile que celui des autres, parlent parfois en une phrase type de l'Afrique ou des pauvres, tout ça écrit en Rose, avec des paillettes, pour pas miner le moral. Alors elles établissent des listes de choses à faire, entre égoïsme et réputation : écrire plus souvent, se faire des amis, acheter le dernier album de Saez, voir des films, profiter de la vie. Au final, tout ça, tous ces textes, ces fioritures, ces photos dans la nature, ou en société ne sont que des miroirs illusoires qui les reflètent comme des personnes sensibles, amicales, créatives, et artistiques : cependant, dans le fond, ce sont de mini poupées parfaites à l'image pour un grossier bout de plastique derrière l'écran.
(haha.)

Visuellement ce qui frappe, ce sont les petits détails artistiques bonus :
- Le profil ? Mille photos sous tous les angles de la ou des créatrices en tenue sexy pseudo originales inspirées des mangas. En somme, on porte un déguisement d'infirmière acheté sur ebay dans la rubrique sexshop à 80 euros, une tenue de geisha mini mini, une fleur dans les cheveux, voire on se fout à poil avec une mine orgasmique mais avec un flou mystérieux auxquels sont accompagnés des commentaires masculins plein de bave et d'obséquiosité.
-Un pseudo japonais "Sakura, Sasaki, Putaki" en caractères japonais, issu d'une longue année d'étude en japonais non validée généralement, qui tient plus d'une traduction google que du travail d'un philologue en herbe.
- Le blog ? des « gifs animés » de chats ou de petites japonaises souriantes. ( C'est pas cher, c'est petit, ça clignote partout )
- Une police d'écriture colorée, qui pique les yeux, qui broie le cerveau : attention c'est une astuce ! De cette manière, le lecteur lambda ne lira pas les articles et ne se rendra pas compte de la connerie qui y est écrite, il se focalisera ainsi sur les photos suggestives qui le rendront fan du blog. Il écrira des commentaires neuneus du type: ouaiis vas y je comprends trop ta souffrance, moi aussi j'adore le Japon, le sexe et les anti dépresseurs. A savoir, ces commentaires les filles ne sont pas sincères, je vous rappelle que leur intérêt est de vous baiser.
- Mais il y aura aussi des duck face avec des oreilles de chat à 20 euros car ça fait moins conformiste.
- Des photos promotionelles des boysband japonais où l'on voit Toto San torse nu et son pote androgyne dans une position suggestive, parce que l'homosexualité tu vois, c'est trop "in".
-Enfin, d'autres photos des intéressées sous d'autres angles, accompagnant des bribes d'histoires fictionnelles, des citations (décousues et généralement issues de textes en anglais...va savoir pourquoi, la french touch fait ringarde au pays des Samourais ) ou encore des récits absolument bouleversants de leurs états d'âme. Moi, j'ai pris la peine de les lire, copiant/collant ces textes sur mon propre logiciel (triste et conformiste) et je vous l'assure, ça faut le déplacement !
Bref, passons, je suis peut être incapable de comprendre l'élégance ultime au pays de Totoro. Je l'avoue, je n'ai pas lu plus de deux fictions japonaises, mais je crois qu'une seule m'aurait amplement suffit. Vous pouvez me dire à présent que mon avis ne peut pas être très éclairé vu ce manque d'expérience mais tant pis, j'ai envi d'être rageuse ce soir.
Totokiri, est une jeune fille qui aime lire et passer son temps à rêver dans les nuages, elle a de la poésie en elle Totokiri, et aussi, y a ce gars dans sa classe qui semble partager le même univers. Il regarde toujours par la fenêtre quand ils sont en cours. « Chouette s'écrit Totokiri en plissant grave les yeux et souriant à outrance, -je vais discuter avec lui et nous nous aimerons tendrement ! » Totokiri et « ce gars » commencent à discuter, « chouette-gueule Totokiri, nous aimons les mêmes livres, la même musique, et c'est un garçon sensible, que nous sommes heureux ! ». Après plusieurs scènes de cul sans tabous, quelques scènes pseudo poétiques où tu vois les personnages voler dans les airs avec des fleurs et des poneys, il y a.... J'aimerais dire qu'il y a un « après », mais non, l'ensemble de ces histoires d'amour se résume à ça. Je veux dire c'est bien simple, y a au moins cinq chapitres qui retranscrivent les discussions ennuyeuses et tendres des deux lolos, devant des couchers de soleil. « Moi aussi je kiffe trop les étoiles, putain on a tellement de points communs ! »
Une fois la lecture achevée, complètement assommé, on se rend sur les pages de profils, et on trouve -ENCORE- des photos de nénettes aux cheveux colorés ou noir asiatique, habillées en princesse corset mini jupe, frange droite, qui se prennent pour Sailor Moon. Elles aiment le rock japonais, adorent les mangas, et rêveraient d'aller au Japon. Y a parfois des photos de la Japon Expo et des photos de Final Fantasy VIII. Les mecs eux, ils ont du gel dans les cheveux, ils s'habillent en chemise slim veste, et se disent romantiques.
Les fans du Japon sont amis avec les émos, qui aiment bien leur style, et partagent le même goût du Japon. Les émos, ils écrivent en version « street », beaucoup de simplicité mais du style, ils font blasés, s'habillent dans un mix David Bowie Tokyo Hotel. Ils portent des regards indifférents sur la société, se disent apolitiques (ils écoutent du punk !)et leurs blogs sont fondés sur l'élection de leur propre moi, purulent d'égocentrisme. En gros, « moi aussi j'ai des problèmes tu peux pas comprendre ! Je baise je bois je fume pour oublier, je suis un peu un poète maudit –même si j'ai un toit au dessus de la tête, une connexion internet, le temps d'écrire des conneries ».

illusi0ns-kamele0n, Posté le vendredi 22 novembre 2013 07:56
merci pour ton com et j'aime beaucoup ton tit blog :)